Alger, ses quartiers partis à l’assaut des collines, ses larges boulevards, et le lacis dense de la Casbah, ses minarets et ses bâtiments coloniaux. Une des plus belles baies du monde, et toute une blancheur qui dévale les pentes jusqu’à la Méditerranée. On y va pour découvrir la capitale du plus grand pays d’Afrique, un patrimoine exceptionnel, un avenir plein de promesses.
9h00
Flâner dans Alger la blanche
La Grande Poste, ses coupoles et son luxe de stuc et de dorures ; la Banque d'Algérie, ses atlantes façon Puget ; l'hôtel Safir et ses hautes verrières Art déco ; la silhouette Napoléon III du Théâtre national : néo-classiques, haussmanniens, Art nouveau, Art déco, néo-mauresque - sur les pentes qui dominent la baie s’étagent toutes les architectures européennes. Un patrimoine exceptionnel que l’on découvre les yeux grands ouverts, avec un architecte.
11h00
Se perdre dans la Casbah
La Casbah, ce sont des centaines de maisons blanches qui dévalent la pente depuis le haut de la montagne jusqu’à la mer, et autant de balcons à la verticale du port. Des mosquées minuscules et des palais ottomans, des hammams, des fontaines carrelées, des portails berbères en bois sculpté. Un lacis de ruelles encombré d’étals de légumes, et des carcasses pendues aux crochets des boucheries de plein air. Des foules d’enfants jouant dans la rue, et des artisans en leurs ateliers, dinandiers, menuisiers, ou peintres sur bois. On se perd dans le labyrinthe des ruelles, on grimpe sur une terrasse : sur le port, les paquebots étincellent à l’horizon.
13h00
Déjeuner à la table d’une famille algéroise
La rechta, c’est un plat de nouilles de semoule, servies avec de la viande d’agneau, des courgettes, des navets et des pois chiches, relevés de paprika, coriandre, carvi et piment. C’est délicieux et c’est LE plat algérois. Miam !
15h00
Visiter musées et jardins
On arpente les allées du beau musée des Beaux-Arts, qui abrite plus de 8000 œuvres, puis celles du jardin d’Essai, qui s’étend en amphithéâtre au pied du musée, tel une jungle plantée au cœur de la ville. Un peu plus loin, on rejoint la Villa Abdelatif, équivalent algérois de la Villa Médicis de 1907 à 1960. Après avoir été laissée à l’abandon et squattée pendant des années, elle retrouve, depuis 2009, sa vocation ancienne : elle abrite exposition et résidences d’artistes et d’écrivains.
16h00
Saluer madame l’Afrique
Les Marseillais appellent Notre-Dame de la Garde « la Bonne mère », les Algérois surnomment Notre-Dame-d'Afrique « Madame l'Afrique » ou « Lalla Myriam ». Les deux basiliques semblent sœurs, se ressemblent comme se ressemblent Marseille et Alger. Sur le mur de l’abside, cette inscription, en français, en arabe et en berbère « Notre-Dame-d'Afrique, priez pour nous et pour les Musulmans », à la fois message oecuménique et survivance de la présence chrétienne en Algérie. Depuis le parvis de la basilique, une vue extraordinaire sur Bab-El-Oued, ses dédales de ruelles qui plongent vers la mer, et sur l’immensité paisible de la Méditerranée.
18h00
Bouquiner à la librairie
Dans un bel édifice d’architecture contemporaine, la meilleure librairie du pays, l’Arbre à Dires, la librairie des Editions Barzakh. Sur les rayonnages, la littérature du monde entier ; on aime surtout la belle sélection de littérature algérienne contemporaine, foisonnante, d’une vitalité exceptionnelle. Une belle fenêtre sur la vie intellectuelle algéroise (48 boulevard Sidi-Yahia, Hydra).
Par
MARION OSMONT
Photographies
RONAN GUILLOU