Vilna, Wilna, Wilno, Vilnè, Vinius. Cinq noms pour une capitale qui brasse les influences de ses occupants successifs – polonais, allemands, russes... Dans la vieille ville, foule d’églises baroques aux couleurs pastels, rues pavées, palais gothiques et maisons de bois colorées. Si son riche patrimoine, baroque, Renaissance et classique, illustre la richesse historique du passé, Vilnius est aussi une ville dynamique et créative, où des artistes ont institué une république indépendante, et où règne un air de campagne à la ville.
10h00
Une flânerie baroque
On parcourt le dédale de rues sinueuses du vieux Vilnius, à partir de la porte de l’Aurore, qui date du XVIème siècle, seul vestige du mur d’enceinte originel de la ville – dans sa chapelle, une Vierge noire, icône noircie au charbon, attire foule de pèlerins. Les maisons colorées et façades décorées signent le baroque flamboyant caractéristique de la ville. On rejoint la place principale flanquée de l’hôtel de ville néoclassique, et de l’église Saint-Casimir. Et sur la place de la Cathédrale, bâtie au XIIIème siècle par le premier roi lituanien, Mindaugas, on assiste aux défilé des skateboards.
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12h00
Une inspiration rue de la littérature
La rue de la littérature – en fait une petite allée de la vieille ville, dans laquelle, au XIXème siècle, se situaient les librairies et bibliothèques – est une sorte de galerie à ciel ouvert, qui expose le travail et les portraits des noms les plus célèbres de la littérature lituanienne : Romain Gary – l’écrivain français est né à Vilnius sous le nom de Roman Kacew – Rimas Burokas ou encore Arvydas Ambrasas : de quoi inspirer des lectures au retour de voyage !
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13h00
Un déjeuner lituanien
On s’essaie à la gastronomie lituanienne : soupe froide aux betteraves, kéfir, fines herbes et œufs ; hareng mariné et fromage fermenté ; feuilletés en demi-lune farcis de viande, champignons et baies ; et le plus emblématique, le pelinai : pommes de terre râpées cuites farcies de viande haché ou de fromage blanc – pas vraiment diététique mais tellement bon !
Travel Lituania
15h00
Une visite au KGB
Sous l’occupation, plus de 250 000 Lituaniens, principalement universitaires et intellectuels, ont été déportés dans les goulags sibériens. Installé dans le bâtiment qui servait de siège aux services secrets, le musée du KGB explore cette sombre période : les différentes salles documentent les déportations, la résistance civile, les techniques d’espionnages soviétiques. Une visite glaçante.
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17h00
Une utopie sur l’autre rive
Pour saisir le quotidien de la Vilnius, il faut traverser la Vilnia, et plonger dans son quartier bohème, Uzupis – dont le nom signifie « au-delà de la rivière ». Un quartier autoproclamé république indépendante, avec sa monnaie, son hymne, et sa constitution qui institue, entre autres, le droit à la paresse. Le texte qui a fait la réputation du lieu est placardé dans la rue, traduit dans une vingtaine de langues : « L’homme a le droit de ne rien comprendre du tout » ou « Le chat a le droit de ne pas aimer son maître, mais doit le soutenir dans les moments difficiles ». Quartier ouvrier de mauvaise réputation pendant la période soviétique, Uzupis est aujourd’hui le plus agréable de la ville. Petites maisons cernées de jardins fleuris, de potagers et de vergers de pommiers : on s’y sent dans un village – loin, très loin de l’image d’austérité des Pays baltes. On flâne sur son marché de producteurs, on guette les festivals alternatifs, concerts, expositions ou lectures. On visite Galera – incubateur d’art qui œuvre à développer les initiatives artistiques, culturelles et communautaires portées par les jeunes du quartier.
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19h00
Une déambulation street art
Sur les rives de la rivière Neris, le long de la rue Olimpieciu, la municipalité a mis à disposition des street artistes un espace, très investi et où les œuvres se renouvellent constamment. Un peu plus loin, sur la place du monument dédié à Frank Zappa, de belles fresques murales (oui, vous avez bien lu, à Frank Zappa : à Vilnius, le musicien a une statue à son effigie – la prohibition de sa musique par les Soviétiques a ajouté à son aura auprès des Lituaniens, qui en ont fait un symbole de liberté). Rue Pylimo, la monumentale fresque de l’artiste lituanien Ernest Zacharevic a redonné vie au cinéma à l’abandon. Les Brésiliens Osgemeos signent également dans la ville une œuvre très personnelle, qui rend hommage à leur grand-père lituanien.
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Par
MARION OSMONT
Photographie de couverture : MARIUSZ PRUSACZYK/FOTOLIA