Les Argentins cultivent avec fierté leur identité unique – les autres sud-américains, d'ailleurs, leur reprochent souvent une certaine arrogance. Pour nous, voyageurs, ce n'est que du bonheur, et un voyage qui, à coup sûr, ne ressemblera à aucun autre. Voici 5 expériences à vivre en Argentine et nulle part ailleurs.
1
Une nuit dans une milonga
A peine le pied posé à Buenos Aires, sans les chercher, le jour, vous verrez dans les rues de la Boca des couples qui effectuent des performances du célèbre tango argentin. Cela risque fort de vous laisser votre votre faim. Le tango, il faut le vivre la nuit, dans le clair obscur des milongas, ces bals à tango qui fleurissent dans la ville. Cela répond à tout un rituel, les bons lieux variant en fonction des jours, de l'heure même, et du style de tango, plus ou moins traditionnel, et de la musique qui l'accompagne. Avant d’être là, les danseurs se seront longuement préparés. Les femmes surtout, robe, bas, chaussures bien sûr, et les accessoires idoines : petit sac-à main, éventail pour tromper l'attente ou reprendre élégamment son souffle. Et lorsque la danse commence, on se surprend à piétiner sous lé guéridon de bar, faire les pas des huit mesures, pour peut-être un jour se lancer.
2
Goûter l'amertume du maté
A l'origine, c'était la boisson des indigènes guaranis, qui faisaient infuser la yerba maté pour se donner du cœur à l'ouvrage. En Argentine, la boisson est devenue incontournable. A tel point que le Che Guevara, dans ses mémoires, la cite comme une des choses qui lui a le plus manqué lorsqu'il a quitté son pays. Pour nous, il nous faudra un peu de temps pour nous faire à l'amertume de la boisson, qui séduit, autant que par son goût, par son protocole : ses instruments (la jolie calebasse et la bombilla - la paille par laquelle on l'absorbe), sa minutieuse préparation, son geste (traditionnellement le maté se partage en cercle, dans le sens inverse des aiguille d’une montre, afin que le temps s'étire). Un beau programme de vacance.
3
Admirer les cow boys du Sud
Au moins autant que leurs homologues gringos, ils ont de la gueule, les gauchos de la pampa argentine. Ils sont tellement fusionnels avec leurs chevaux que leurs vêtements et le harnachement de leur monture se désigne par un vocable unique : les "pilchas". "Estar bien empilchado" signifie tout aussi bien être bien habillé qu'avoir une selle rutilante, ou les deux à la fois. Traditionnellement vêtus de ses bottes agrémentées d'éperons, de sa chemise et de son chapeau à larges bords, certains continuent de savoir manier les "boleadores" pour capturer le bétail.
En voyant les troupeaux s'ébattre dans les grandes étendues, on comprend pourquoi les churascas de viande argentine sont si goûteuses...
4
Aller jusqu'au bout du monde
En Espagnol, on dit que c'est la "fin del mundo". Ushuaïa, la ville du Sud de la terre de feu, la plus australe des villes du monde, ainsi que toute sa région, exploite jusqu'à la lie sa situation géographique unique, pour notre plus grand plaisir. On pourra multiplier les selfies, au Museo del Fin del Mundo, une mine d'informations sur les indigènes fuégiens, les explorateurs et les naufragés ; au Faro del fin del mundo, un adorable petit phare de bois sur l'île des États, tout au bout de la Terre de Feu ; ou dans le beau Parc national de la Terre de feu, que les visiteurs peuvent rejoindre par le train touristique "del fin del mundo", un train initialement utilisé pour le pénitencier d’Ushuaïa. Il y a même une petite gare qui s'appelle " Estación del Fin del Mundo". Une fois la fin du monde atteinte, profitez de cette nature, née du feu et de la glace. Unique !
5
S’époumoner à un match de foot
Il vous faudra choisir votre camp. La seule ville de Buenos Aires compte une vingtaine d'équipes de foot professionnelles. Si vous vous ralliez au Club le plus populaire, la Boca, habillez-vous de bleu, avec une touche de jaune, apprenez l'hymne officiel "La Marcha official de Boca Juniors” qui dit que “Boca est notre cri d'amour, Boca n'a jamais peur de lutter, Boca c'est l'enthousiasme et le courage, Boca... triomphera”. Si vous préférez “River Plate”, il faudra être en rouge et blanc. Être porteno et ne pas avoir de préférence, c'est tout bonnement impossible. Et si d'aventure vous êtes à Buenos Aires pour un grand match, un “Clasico”, prenez-vous y à l'avance et bookez vite votre ticket, même si vous n'aimez pas le foot : l'ambiance dans les gradins dans un grand stade de la ville tient du délire mystique !