Il y a deux Irlande, pas encore tout à fait réconciliées. Pour nous, voyageurs, deux pays à découvrir sur la petite île verte.
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le coucher de Soleil à Galway
le ciel d'Irlande vaut le voyage à lui seul. Les nuages multicolores – blancs, gris, bleus, noirs – s'étagent, se forment et se déforment en permanence. Les météorologues en herbe tenteront de démêler les cumulo-nimbus des nimbus tout court, les altostratus des cirrus. Les rêveurs se raconteront des histoires d'animaux enveloppants ou effrayants. Le soir, les nuages deviennent feu, jaune, orange, rouge, puis d'un mauve plus doux. Sur la baie de Galway, près du château de Dunguaire, une maison-tour médiévale posée depuis le XVIème siècle entre terre et eau, le spectacle quotidien de la plongée du soleil dans la mer (ou dans le brouillard) est, selon les jours et votre cerveau, dramatique, stupéfiant, émouvant, nostalgique, cinématographique. On aura envie de revenir demain, histoire de comparer.
Getty Images
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La chaussée des géants
La chaussée est née de la rivalité entre deux géants - car les géants, comme hélas les hommes de taille normale, ont une tendance à guerroyer. Finn Mac Cool, un géant irlandais, voulait se battre avec Benandonner, un géant écossais, pourtant plus grand et plus fort que lui. Vu leur taille, impossible de trouver un bateau pour les transporter. Il n'y a pas de problèmes, il n'y a que des solutions, et hop, Finn Mac Cool construisit une chaussée de pierre en dalles hexagonales, d'une bonne vingtaine de mètres de large, qui traversait la mer et reliait les deux pays. Benandonner s'y précipita, mais la femme de Finn Mac Cool, anticipant le désastre, déguisa son mari en bébé. Lorsque Benendonner atteint l'Irlande et qu'il vit la taille du bébé, il prit peur et fit demi-tour, en prenant bien soin de détruire la route derrière lui. C'est ainsi qu'aujourd'hui, en marchant à marée basse sur la grande chaussée des géants, on la voit s'abîmer dans la mer, direction l’Écosse.
Brian Morrison
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Les plus hautes falaises d'Europe
Nous sommes à la pointe ouest du comté de Donegal. La route s’élève, serpente dans la lande. A intervalles réguliers, le copilote descend, ouvre, pour laisser passer la voiture, une barrière qui, elle, stoppe les troupeaux de moutons. On avance ainsi, doucement, serrant les fesses sur quelques épingles à cheveux, jusqu'aux falaises de Slieve League, les secondes plus hautes d'Europe et peut-être les pus impressionnantes. Lâchez la voiture (elle ne peut de toutes façons pas aller plus loin), prenez le "One man's pass", frissonnez-plus encore en longeant l'abîme, et tout en haut, outch ! La falaise plonge de 600 mètres, à-pic, la mer bleu nuit vient se casser sur les rochers, écume blanche sur pierre noire.
Kisito Cendrier
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La tournée des bars à Dublin
Cela fait un moment qu'on fait la fête à Dublin. Les Vikings, qui ont donné, son nom à la ville (« Dubh Linn » , « l'étang noir »), et qui, semble-t-il, ne buvaient pas dans le crâne de leurs ennemis, mais se contentaient de cornes, qui avaient la particularité de ne pas pouvoir être posées tant qu'elles n'étaient pas totalement vides, étaient de grands amateurs de bière. Aujourd'hui, dans une ville les plus jeunes d'Europe (la moitié de la population a moins de 50 ans), la tradition de fête reste bien ancrée. Il faut aller dans le quartier de Temple bar, le bien nommé, un enchevêtrement de petites rues, souvent piétonnes, où fourmillent les bars, les pubs, et, pour abreuver aussi l'intellect, les galeries d'art.
Antonio Zambardino
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Se remémorer le bloody sunday à Derry
Le nom officiel de la ville c'est Londonderry. Mais pas un Irlandais ne l'appellera ainsi. Pour revivre les événements, entrez dans les quartiers historiques. "You are now entering free Derry" (vous entrez maintenant dans Derry libre) vous prévient un mur peint. Et là, prenez un cours d'histoire in situ, au gré des fresques géantes, hommage à ce qu’ont vécu les habitants de la ville, pour ne jamais oublier. De l'autre côté du mur, dans le quartier de fountain, les drapeaux anglais abondent. On apprend encore à se renifler. La paix avance à petits pas, il faut laisser du temps au temps.