Du château de Bratislava la capitale, perché au-dessus du Danube, au spectaculaire mais accessible massif des Tatras, dans les Carpates occidentales, la Slovaquie atteint des sommets. Sans oublier son goût pour la culture et son authenticité.
Il a fallu du temps, mais on peut aujourd’hui parler de la Slovaquie pour elle-même. Ce n’est plus la Haute-Hongrie, ni le deuxième membre de la Tchécoslovaquie. Sans doute est-ce le critique suisse William Ritter qui, au début du XXe siècle, a fait de la Slovaquie un rêve centreuropéen. On l’en remercie ! En route pour Bratislava, ville tout aussi subtile dans l’agencement de ses mémoires que dans son existence contemporaine, les statues vous jouent des tours et le restaurant UFO, sur le pont du Danube, est tout à fait SF.
Ensuite, s’avancer dans les Carpates occidentales : Basses Tatras pour randonner autour du pic Dumbier, qui hausse à plus de 2000 mètres un front sombre; Hautes Tatras pour courir des paysages auxquels leur resserrement donne un aspect altier et aigu. Et habiter le légendaire Grand Hôtel Kempinski, qui comble les aspirations du romantisme sommital. Là-bas, la vie est montagnarde au plein sens du terme. L’ours et le loup en sont. Le tourisme y est nature par un effet d’évidence.
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On serait parti vers l’ouest, on aurait abouti au parc de la Petite Fatra, dont le karst plissé fait toute la séduction. Ou à la forteresse de Beckov, château royal et défi séculaire à la poliorcétique. Néanmoins, on a poussé de l’autre côté, vers Kosice. Comme à Levoca, on trouve, dans la cathédrale Sainte-Elisabeth, un retable admirable.
Car la Slovaquie n’est pas que nature, elle est art tout autant. Il y a une décennie maintenant, Kosice a su être une impeccable capitale européenne de la culture. Il reste quelque chose de cet appel d’air. Pour faire moins parler de lui que d’autres, qui jouent des coudes sur le podium des destinations chéries, le pays n’est pas pour cela en peine de ressources et d’une authenticité qui n’est pas encore un argument de vente. C’est, en conséquence, une bonne idée européenne.
Photographie de couverture : Nicolas Leconte