Afrique du Sud

Rovos Rail – Train de vie africain

Rovos Rail – Train de vie africain

Depuis plus de trente ans, le Rovos Rail s’affiche parmi les plus beaux trains de luxe de la planète, alliant l’élégance victorienne aux paysages grandioses de l’Afrique Australe. Embarquement immédiat.

 

Flash-Back

Été 2019. Sur les bords de l’Atlantique, la ville portuaire de Lobito en Angola est le théâtre d’un évènement historique. Le Trail of Two Oceans vient de faire son entrée en gare après un voyage de quinze jours, entrepris à Dar es Salaam, capitale de la Tanzanie posée sur l’océan Indien. Au total, les passagers ont parcouru par le rail 4500 kilomètres à travers le Zimbabwe, le Botswana et la Zambie. Avec cette nouvelle liaison, le Rovos Rail célèbre trente ans d’existence sur les voies ferrées de l’Afrique australe. Dans un monde pressé, l’aventure lancée en 1989 par Rohan Vos, au détour d’une vente aux enchères dans laquelle il acquit un peu par hasard son premier wagon, aurait pu s’arrêter dès la première escale. « Je n’ai pas l’habitude de me réjouir trop tôt. » confiait ce Sud-Africain passionné de belles mécaniques à son arrivée à Lobito, sans doute échaudé par les lourds investissements qui parfois ont fini sur une voie de garage.

wagon du rovos rail

 

Pride of Africa

En 2020, la crise sanitaire mondiale a mis un coup de frein brutal aux huit rames qui sillonnent le continent. Mais alors que le temps est devenu un luxe précieux, et que chacun doit s’interroger sur sa façon de parcourir le monde, voyager à moins de 40 km/heure résonne comme une belle promesse. Particulièrement lorsqu’elle prend place à bord d’un palace faisant défiler à ses fenêtres panoramiques, les plus beaux paysages d’Afrique. Le Rovos reprend donc sa voie.

locomotive du Rovos

 

Capsule de temps et de luxe

La meilleure intronisation au Pride of Africa, fierté de l’Afrique (un surnom autoproclamé) consiste en une échappée sud-africaine de trois jours, entre la capitale Pretoria et la magnétique ville du Cap, à l’extrême sud du continent. Ce Venise-Simplon version africaine suit les codes de son homologue européen, téléportant les voyageurs dès leurs premiers pas sur le quai de la gare historique du Old Transvaal (aujourd’hui privatisée) dans une élégante atmosphère Belle-Époque. À bord des wagons Pullman des années 20 restaurés, se tend un décor colonial soigné : boiseries en acajou, mobilier édouardien, cuir et tissus brodés habillent les voitures. Trois types de cabines s’offrent à vos nuits : du cocon minutieusement pensé à la suite royale et sa baignoire victorienne. Aux wagons-restaurants, porcelaine d’époque et cuisine contemporaine font bon ménage. Le homard grillé et l’agneau braisé épousent les cépages gorgés de soleil sud-africain. L’élégance plane du lounge au compartiment d’observation, qui offre une touche de liberté grâce à une queue de wagon ouverte sur la savane. La caresse de la brise et les parfums de la brousse s’ajoutant aux plaisirs des yeux. Le sens du détail se reflète jusque dans les lunettes de protection fournies aux passagers désireux de passer la tête par la fenêtre.

chambre du rovos rail

 

Carnets de savane

Le spectacle est permanent : D’abord les grandes plaines dorées du Highveld où le train lève des hordes de zèbres et d’antilopes, puis l’imposant désert du Grand Karoo, ancêtre minéral de plus de 200 millions d’années, qui au printemps se mue en toile fleurie. L’escale de Matjiesfontein, village victorien fondé en 1890 et parfaitement préservé, marque un changement de décor. On entre alors dans la région des vignobles du Cap, le vert intense reprend la main sur l’ocre, ponctué de maisons blanches de style Cape Dutch caractéristique de l’époque hollandaise du XVIIe. Enfin, découpant l’horizon d’un trait net, la Montagne de la Table annonce l’arrivée imminente à destination.

Rovos Rail

 

Le Cap terminus… ou nouveau départ

Le terminus de ce voyage est une cité joyeuse, en perpétuel mouvement. Sa situation exceptionnelle, la beauté des plages et l’ambiance festive de la ville mère du pays, invite à se poser. À moins que, encore bercé par le roulement dicté par la locomotive, l’appel du rail soit plus fort. Le Rovos ne manquera pas alors d’arguments. Reliant la route des Jardins et le Kruger, le Zimbabwe jusqu’aux chutes Victoria, la Namibie par le désert du Kalahari… autant de façons de prolonger l’exploration du temps africain à bord d’un mythe en devenir.

 

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Par

EMMANUEL BOUTAN

 

Photographies : Rovos Rail