Ca chantonne au balcon, ça klaxonne au feu rouge, ça siffle devant une bella regazza et ça dévore avec appétit la pasta de la mama… Bienvenue dans une autre Italie, qui déborde de vie !
Détachées de l’Italie il y a 600 000 ans par une secousse sismique, la Sicile et ses îles sont un monde à part – difficile de croire que la péninsule n’est distante que de trois kilomètres ! Les Siciliens ont le caractère indépendant des îliens, à qui le passé a montré que vivre entouré d’eau ne constituait pas une protection contre ses voisins : Phéniciens, Grecs, Romain, Arabes, Normands, Espagnols, tous les conquérants sont passés par là. Point de départ pour de nombreux circuits en Italie, la Sicile garde l’empreinte mêlée de ces occupations successives, dans son architecture – temples et théâtres, mosaïques et églises – dans ses traditions, sa langue, dans sa cuisine.
Raffaele Celentano/laif
Il y a aussi cette autre Sicile de la mer, délicieusement balnéaire au détour des Îles Eoliennes ou de la plus secrète Pantelleria : des îles, qu’on se chuchote pour certaines comme des secrets, et qui s’endorment chaque automne pour renaître au printemps lorsque la ronde des ferries amorce le retour de la « saison ». Sicile du Guépard et Sicile de la rue, Sicile de la pêche et Sicile des champs, Sicile frivole et Sicile fervente, terre d’accueil et terre d’exil : par tous ses contrastes, elle est bien plus qu’une île.
L’archipel des éoliennes
Un regard trop rapide sur une carte des Îles Eoliennes pourrait amener à croire qu’elles se ressemblent toutes, pourtant chacune de ces îles a sa personnalité.
Lipari
Lipari ; ses dédales de ruelles étroites et d’escaliers, ses églises blanches immaculées, ses petites places ombragées et ses fresques baroques : un charme suranné à la sicilienne.
Ignazio Sciacca/LAIF-REA
Salina
La seule île boisée de l’archipel. Et au détour des chemins de forêt ombragés, hibiscus et bougainvilliers – et des câpriers, qui poussent où bon leur semblent, qui exaltent des senteurs plus délicates que celles du jasmin, et dont le fruit égaie tous les plats de l’île, de la pizza au pane cunzato ! Le flot de voyageurs boude encore Salina, pour notre plus grand bonheur ! C’est notre île préférée, une destination magique au printemps, avec sa végétation exubérante de lauriers-roses et de géraniums sauvages.
Melanie Bahuon/Picturetank
Stromboli
Plages de sable noir et eau transparente des rivages insulaires, l’île de Stromboli se profile sur le cône du volcan, quelques centaines de petites maisons blanches s’étagent sur les roches noires. Le Stromboli offre un spectacle inédit à la nuit tombée – si l’ascension vous parait trop ambitieuse, préférez une navigation à la belle étoile : du pont d’un bateau posté au pied du colosse, le spectacle de ce feu d’artifice naturel laisse un souvenir impérissable.
Jean Luc Manaud
Panarea
Minuscule éolienne (3,4 km2) aux allures d’île grecque, maisons blanchies à la chaux, plaines d’oliviers argentés, maquis sucrés des figuiers de Barbarie, et une mer toujours bleue. Si elle est pendant l’’été le repaire des happy fews, têtes couronnées et animatrices télé (très courues en Italie !), le reste de l’année, elle reste hâlée par le soleil et les vents africains et oublie l’ostentation des yachts.
Stephanie Tetu/Picturetank
Vulcano
Dont les volcanologues surveillent scrupuleusement les trois volcans, est reconnaissable de loin à ses bouffées de soufre bouillonnant en toile de fond. On barbote dans ses boues aux vertus thérapeutiques, dans des thermes en plein air.
Getty Images/iStockphoto
Pantelleria
A mi-chemin entre l’Afrique et la Sicile, Pantelleria, la plus grande des îles siciliennes a bien des atouts : un climat délicieux, une cuisine aux parfums de l’Orient et des paysages de garrigue entre eau turquoise et roche noire. Un maquis qui s’émaille de bergeries, restaurées pour certaines en retraites chics et rurales. A l’abri des regards, un petit bout du monde exclusif pour voyageurs avertis.