Des plages dorées, désertes, le bleu de l’océan Indien, les rizières et les plantations de thé, la jungle et toutes les épices sur pied. Des cités impériales et des temples bouddhistes, l’ancienne Ceylan est une île à découvrir entre farniente et spiritualité.
Quitter Colombo cap au sud, et longer la côte sans quitter des yeux la lueur cuivrée de l’océan Indien : la route file droit le long d’un ruban blond étincelant de lumière. Arriver à Galle, poser ses valises et les oublier : un voyage au Sri Lanka est une initiation à la lenteur. Vent salé et soleil d’or, l’ancien port sur la route des épices se languit dans les senteurs de bougainvilliers, dans les embruns de l’océan Indien. Egarés dans ses ruelles, on a l’impression d’arpenter les vieux quartiers de Salvador de Bahia au Brésil ou de Stone Town à Zanzibar. Sur les places ombragées de grands banians, une indolence - même les tuks-tuks semblent ensommeillées - une quiétude, qui invitent à une flânerie sans fin. Et la baie, l’immensité turquoise de l’océan Indien, des nuages qui s’effilochent à l’infini, des cargos à l’horizon.
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Poursuivre son chemin le long des plages de sable fin. A chaque halte, plonger dans une eau claire et chaude, et se laver de la fatigue accumulée. A la tombée du jour, tous les soirs, assister au rituel de la pêche : dans les cris et dans les chants, des hommes par dizaines qui unissent leurs forces pour ramener leurs longs filets sur la plage.
Longer l’océan et les cocoteraies encore et toujours, jusqu’à Tangalle. Décider de ne pas aller plus loin. Marcher le long des plages désertes, au sable blond et aux vagues rondes, et dans les jardins plus beaux que des rêves, où se cachent des temples dorés au cœur d’une végétation ébouriffante.
S’arracher à l’étreinte de l’océan pour s’aventurer dans les terres. Autour de Bogawantalawa, se promener à travers les plantations de thé. Aller à la rencontre des femmes tamoules qui cueillent méticuleusement les petites feuilles qu’elles jettent dans le panier d’osier accroché à leur dos. Ici, l’altitude, la fraîcheur de l’aube et des soirées, la chaleur de la journée, le ciel changeant, les averses qui laissent placent au soleil irisant les plants : tout confère à l’excellence. On cultive un thé au goût cuivré, qu’on déguste dans une porcelaine immaculée, accompagné de cake et de scones aux raisins, de lemon curd : un tea time britannique au cœur du Sri Lanka.
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Prendre place à bord d’un train nostalgique, et mettre le cap vers Kandy. Regarder défiler les mosquées des marchands d’épices, les églises des colons portugais, hollandais et anglais, les temples hindous et bouddhistes ; les plantations de thé et les forêts d’altitude accrochées aux montagnes. S’assoupir, bercé par les cahotements du train. Se réveiller à Nuwara Eliya, villégiature aux airs british, poste victorienne en brique rose et golf à la pelouse immaculée, où les riches Cinghalais perpétuent les traditions des anciens colons britanniques, du tea time aux courses de chevaux. Poursuivre jusqu’à Kandy, cœur spirituel du pays, où la brume s’accroche aux collines. Maisons ouvragées, écoles peintes, tuk-tuk pétaradant, et le Temple de la dent, qui renferme une relique sacrée : une dent du Bouddha apportée là au IVe siècle, cachée dans la chevelure d’une princesse. Se souvenir des mille et une images accumulées au cours du voyage… et poursuivre vers la constellation des ilots coralliens qui s’égrènent au large : les îles Maldives.