Autriche

Visiter l'Autriche

Visiter l'Autriche

Un voyage en Autriche, entre ancienne capitale d’empire et sommets alpins. Vienne bouscule les codes sans renier ses classiques et pulse d’une dynamique qui la replace au centre de l’Europe; quand la Carinthie et le Tyrol cultivent un art de vivre “nature”.

 

Le dynamisme viennois

Loin de son image “fin de siècle”, Vienne est une métropole cosmopolite et créative. Entre classicisme et esprit ultracontemporain, elle bouscule les codes. On visite ses sublimes palais hérités des Habsbourg, mais ses forces vives interdisent de l’enfermer dans son passé fastueux – The Economist ne s’y est pas trompé, qui la classe en 2023 en tête du palmarès des villes les plus agréables au monde.

Le Museumsquartier (“MQ”) rassemble quelques-uns des plus beaux musées de la ville. Une réinvention muséale datant des années 2000 qui a dynamisé tout le quartier, devenu l’un des pôles culturels les plus avant-gardistes d’Europe. Sur l’esplanade centrale, parmi les multiples lieux dédiés aux disciplines les plus diverses, deux musées conçus par les architectes Ortner&Ortner encadrent les anciens haras de l’empereur François-Joseph Ier. L’architecture de calcaire blanc du musée Léopold – où l’on s’ébaudit face à la plus grande collection de Egon Schiele au monde – contraste avec le basalte anthracite du Mumok, qui accueille de très belles propositions d’art contemporain. Les lignes contemporaines des deux édifices cubiques s’intègrent parfaitement aux nobles volumes des écuries de la cour impériale et, tout autour, les librairies, ateliers, boutiques design et bars à vin nature aimantent une faune arty.

Un peu plus loin, le MAK expose une collection hors du commun de mobilier, verre, céramique, textile… Il s’appuie sur l’héritage du Wiener Werkstätte (l’Atelier viennois), qui révolutionna les Arts déco et le design et préfigura le Bauhaus, pour sans cesse se réinventer, de performances d’art contemporain en expositions temporaires audacieuses. S’il ne fallait visiter qu’un seul musée des Arts appliqués au monde, ce serait celui-ci.

À deux pas de là, le Kunsthistorisches Museum (KHM), équivalent autrichien du Louvre, majestueuse architecture e marbre, d’or et de stuc; parmi la valse des chefs-d’œuvre signés Rubens, Dürer, Rembrandt, Titien…, on en retient un, La Tour de Babel de Pieter Brueghel l’Ancien. Puis, on revisite le mythe de l’impératrice Élisabeth d’Autriche au Musée Sissi et on va voir Le Baiser de Klimt, au Belvédère. Ensuite, direction l’ancien quartier ouvrier de Reumannplatz, à la Brotfabrik, ancienne fabrique de pain transformée en centre créatif, avec ateliers d’artistes, street art et brasseries artisanales – une atmosphère toute berlinoise…

On aime aussi les cafés viennois pour leur décor inchangé, la perfection de leurs breuvages, et la componction de leurs serveurs, mais on peut aussi aller boire un verre à une terrasse éphémère posée sur les quais bordant les rives du Danube. Et s’il fait chaud, on fait comme les Viennois : on pique une tête ! Inauguré en 1869, le Staatsoper, l’opéra de Vienne a été dirigé par Gustav Mahler, Richard Strauss ou Herbert von Karajan. Assister à un opéra dans la magnifique salle de velours rouge à l’acoustique exceptionnelle demeure la plus viennoise des expériences… Que l’on peut prolonger par une nuit dans un club électro dans le quartier de Neubau.

 

Salzbourg,
quintessence du romantisme

Entre citadelle médiévale, palais scintillants, clochers-bulbes des églises et panoramas alpins, la vieille ville de Salzbourg, qui s’étend du mont des Moines à la rivière Salzach, est la quintessence du romantisme. La “Rome du Nord” abrite des trésors d’architecture inspirés du baroque italien – ses rues sont bordées de hautes façades XVIIe et XVIIIe, parées d’enseignes en fer forgé.

Mais son joyau le plus cher reste Mozart, qui y passa ses jeunes années. On visite sa maison natale, où lettres, mèche de cheveux, violons d’étude et autres reliques témoignent du culte qui est voué ici à l’enfant prodige du pays. Ensuite, on savoure une Sachertorte, un gâteau typique au chocolat amer rehaussé par de la confiture d’abricots. Et on va, comme les habitants de la ville, se poser sur les bords de la rivière ou, un peu plus loin, en balade le long du lac Fuschl.

Anton Vernydub / Kintzing 

Les alpages idylliques
de la Carinthie et du Tyrol

Ensuite, direction les Alpes. “Une marche vers ce que la nature a de plus beau et de plus grandiose” : c’est ainsi que Johannes Brahms, qui comme Mahler et Berg, établi pendant de nombreuses années ses quartiers d’été sur les rives du lac de Wörthersee, décrivait la Carinthie. Et c’est vrai qu’il règne ici un air de perfection, au long des routes en lacets, sur les vallées et les alpages, et sur les forêts tendues sans un pli sous le soleil. Dans le village de Patergassen, juché à 1400 mètres d’altitude, les chalets sont de pur style alpin. Du bois partout : façades et toits de bardeaux, chambres lambrissées de pin, coffres en bois peints de fleurs. Sur les lits, de douillettes couettes en vichy; autour de la table, des bancs couverts de peaux de mouton; aux fenêtres des rideaux de dentelle; aux balcons des géraniums rouges. Tout autour, des alpages, des champs et des prairies fleuries, et de sombres forêts. Une nature préservée, sillonnée de chemins de randonnée et de sentiers qui grimpent sur les pentes, que l’on emprunte à pied ou à vélo. Et les lacs transparents qui inspirèrent la musique romantique, où l’on se baigne dans l’eau turquoise.

Cap à l’ouest, vers le Tyrol, une terre de grands espaces, une nature alpine intacte. Des sommets enneigés, des glaciers scintillants et des falaises abruptes, des villages restreints autour de quelques chalets bardés de bois sous un ciel limpide. Tout vacarme automobile banni. Rien qui ne vienne troubler la majesté de la montagne et des forêts. Du vert à perte de vue. Ici et là, des vaches, placides, campées dans des prairies d’abondance. Et le village d’Alpbach, dans les Alpes de Kitzbühel, l’un des plus beaux fleurons du Tyrol. Ici, la beauté des alpages, l’ampleur des paysages et la limpidité de l’atmosphère sont de puissants stimulants pour la marche : on file le long les chemins de randonnée, en marche contemplative ou en randonnée sportive. On observe les marmottes, et les bouquetins entre les éperons rocheux. Après la visite de fromageries d’altitude, une baignage dans les étangs ou la descente de rivières en rafting seront des plus rafraîchissantes.

Dagmar Schwelle / Laif-REA 

 

In the mood

Historique, culturelle, musicale, élégante, gourmande, Vienne est la plus féminine des capitales d’Europe centrale. Après des siècles de fastes, la ville continue d’émerveiller. Votre Like a friend vous guide d’ateliers d’artisans en boutiques de meubles Art déco. Et sur ses bons conseils, vous découvrez la collection d’art moderne d’Heidi Horten, les trésors baroques du musée Kunsthistorisches et la magnifique manufacture de porcelaine Augarten.

L’hiver, chaussez vos patins à glace avant de vous réchauffer au Café Landtmann autour d’un onctueux chocolat viennois ou au classique restaurant Rote Bar. En été, plongez dans le Danube, puis échappez-vous pour une dégustation de riesling dans l’un des domaines bucoliques situés en bordure de ville. Prenez la route pour Salzbourg et la très romantique région des lacs du Salzkammergut où vous profitez du grand air. Vous y pagayez, bordez la grand-voile, filez à bord d’un riva ou bien juste barbotez à Bad Ischl, par exemple, élégant village thermal où la douce Sissi fêtait ses fiançailles en 1853. Pour skier, optez pour Bad Gastein, Lech ou Kitzbühel, stations chicissimes et ambiance “wesandersonienne” garantie.

 

Photographie de couverture : Peter Rigaud / Laif-REA