Prise en main de la voiture de location. Route pour Massa. Installation pour deux nuits dans le parc national de Souss-Massa, sur la longue plage Sidi Rbat. L’architecture rappelle celle des ksour traditionnels. Version balnéaire. Ocre général, avec des secteurs orangé, bleu, jaune ou aubergine. Les chambres sont, dans l’ensemble, d’esprit oriental moderne. On en trouve néanmoins une d’inspiration japonaise. Deux restaurants. Un premier pour le petit déjeuner et le lunch ; un second pour le soir. Dans les deux cas, cuisine marocaine soignée et vue mer. Le bar jazzy est dans la blue note. On se refait un équilibre au spa ; on se détend dans la piscine ; on pratique le yoga, la pétanque ou le surf.
L’embouchure de l’oued Massa est une réserve ornithologique de premier ordre : flamants, cigognes, grues, spatules et, parmi les espèces nicheuses, ibis falcinelle, outarde houbara, alouettes, cormoran huppé, faucon lanier, héron pourpré. Le parc abrite en outre la dernière population sauvage d’ibis chauves, ce bel oiseau austère qui fut pour les Égyptiens, aussi bien que l’ibis sacré, une incarnation du dieu Thot. Canards et limicoles sont en pagaille. La reconnaissance ornitho effectuée, nous serez peut-être tentés par les plages des villages de pêcheurs de Sidi Rbat, Sidi Wassay et Sidi Boulfdayel.
Route pour Tiznit, relevée en 1882 par le sultan Hassan 1er. La muraille crénelée de 7 km, édifiée alors pour protéger la médina, impressionne avec ses tours et ses cinq portes. On visite la ville ancienne et le souk, emblématique marché qu’alimente un artisanat de valeur : orfèvrerie, joaillerie, dinanderie. Ensuite, on a tout loisir de rejoindre, une quinzaine de kilomètres à l’ouest, l’Atlantique et les plages d’Aglou et Lagzira, la Rouge, bordée d’énormes arches naturelles.
Poursuite sur Guelmin. Nuit dans ce qui ressemble à un fortin hôtelier. Les chambres sont ombreuses, recueillies et bien aménagées. La pierre des murs leur donne belle allure. Les repas – cuisine berbère marocaine – sont servis à la salle à manger ou sur la terrasse, selon météo et humeur. La piscine est une agréable occasion de délassement. Le bar tout autant.
Route pour Tafnidilt. En chemin, on croise, dans l’oasis d’Id Aïssa, le beau village d’Amtoudi. Le site, encadré de forts reliefs violacés, est imposant. Potagers, petits champs de maïs et d’orge, vergers d’orangers, amandiers, abricotiers, figuiers, oliviers, palmiers. Sur les hauts, deux igoudar, greniers fortifiés traditionnels. Établi sur un piton, celui d’Id Aïssa possède une tour de guet et 73 cellules attribuées à des familles d’Amtoudi et d’ailleurs. Les réserves étaient entreposées là, un marché troc se tenait sur la petite place attenant. Lieu d’échange autant que refuge. La guelta d’Amtoudi, encaissée, longue de 200 mètres et transparente, est un joli but de randonnée.
Nuit dans un hôtel qui est un ksar rêvé. Du moins, l’initiateur du projet l’a-t-il conçu ainsi. Pas de volutes inutiles pour cela, mais de la sobriété et de la tenue. Et une réelle attention aux besoins des voyageurs qui parviennent jusqu’ici. Les chambres sont simples, décorées avec un artisanat qui évite l’ornière folklore. Beaux lainages. Les repas – délicieux – sont pris dans une grande salle à manger. Un paysage majestueux prolonge naturellement les jardins.
Route pour Mirleft. Nuit sur la falaise, face à l’Atlantique. La kasbah qui vous accueille est d’aujourd’hui, mais elle respecte les règles traditionnelles. On s’est autorisé, néanmoins, quelques entorses bienvenues, comme de larges baies sur le jardin et l’océan. Au sol, de beaux vieux carreaux ou du bejmat soyeux. Le tadelakt donnant aux murs une sobre onctuosité moderne. D’une chambre à l’autre, l’atmosphère varie, sans abandonner un principe d’harmonie colorée. Portes sculptées un peu partout. Et cheminées souvent. Dans son particulier, on bénéficie du confort du corps et de l’esprit. La table est au diapason : à la fois enracinée et curieuse. Bien entendu, il y a sur place un hammam et les services d’accompagnement. Une piscine attend les hôtes dans le jardin. Et le sable, un peu plus bas. Ce sont les plages qui font l’attrait de Mirleft. Certaines sont très fréquentées et aménagées, d’autres moins, jusqu’à être sauvages. Quelle que soit la formule, c’est l’Atlantique qui reçoit.
Route pour Tafraout. Nuit dans une maison d’hôtes qui offre une version stylisée de l’habitat vernaculaire. Autour d’un puits de jour - sur deux niveaux - les chambres, la salle à manger, le bar, le salon marocain, un salon d’hiver. Les pièces sont faciles à vivre. Les sols, couverts de carrelages variés. Et la décoration recourt au meilleur artisanat local. Le confort est assuré partout : simple et soigné. Le cuisinier officie dans un esprit très similaire, sans chichis mais avec justesse. Dans le jardin, un petit bassin dans lequel (et autour de quoi) se délasser après sa journée de visite.
Déjà prévu - VTT à Aday, beau village de l’Anti-Atlas. En compagnie d’un guide francophone privé, on pédale en direction d’Aday, à quelques kilomètres de Tafraout. C’est un village de pisé, qui ressemble à une accumulation de cubes au pied d’un chaos monumental de granit ocre-rose. Les courbes de la roche contrastent avec les angles des maisons. Là-dessus, la mosquée, rouge bordeaux et blanc, se détache nettement. Balade dans et autour, puis déjeuner chez une famille du village.
Route pour Taroudant. Installation pour deux nuits dans une grande demeure de la médina. Le jardin fleuri est très agréable. La chambre, joliment décorée. Elle est également confortable et claire. On y est immédiatement chez soi. Les salons sont eux aussi tout à fait plaisants. On y devise, on s’y met au calme, on y fait sa correspondance. Bref, une maison de vacances au Maroc. Le petit déjeuner est servi sur place. Piscine extérieure, hammam et soins ne pouvaient manquer.
L’imposant mur d’enceinte rythmé de tours parle de l’histoire mouvementée de la ville. Foyer de résistance à l’envahisseur, ou centre prospère du grand commerce caravanier, elle a toujours été partie prenante dans les évènements. Orientale, elle l’est de façon emblématique. Jacques Becker y a tournée Ali Baba et les quarante voleurs (1954) et il fallait un cadre crédible pour transformer Fernandel en bûcheron arabe ! De nos jours, l’économie repose sur les agrumes, les oliviers et l’arganier. Les souks aussi, qui sont d’ancienne pratique.
Au programme - La palmeraie de Tioute. À 35 kilomètres au sud-est de Taroudant, la belle palmeraie de Tioute mérite une visite. On s’y rend avec un guide francophone privé. Kasbah, système d’irrigation, champs de céréales et palmiers, souks, petits ânes porteurs : une oasis, comment ça marche ? C’est ce que la visite vous montre. Il a fallu de la patience et du savoir faire pour aménager et entretenir ce dispositif très précis. Car la bonne santé et l’agrément de la palmeraie garantissaient le passage des caravanes et des marchands, lesquels, en retour, contribuaient à la prospérité de Tioute. Échange de bons procédés. Un système relais qui fonctionne encore, avec les moyens contemporains. La table étant une façon de contenter les voyageurs, elle est excellente depuis toujours. Ce dont on fait le test chez des habitants du village.
Au nord de Taroudant, le palais musée du peintre chilien Claudio Bravo (1936-2011) invite à entrer dans l’intimité de cet hyperréaliste de la Renaissance. Par le truchement des tableaux qu’il peignit jusqu’à sa mort et par les très nombreux objets réunis par l’artiste. Le coloriste avait trouvé au Maroc un environnement, disons, idéal.
Route pour l’aéroport d’Agadir. Rendu de la voiture. Vol retour.
