Ce sont toutes des terres mystérieuses. Septentrionales. Perchées et glacées. Elles réchauffent de leur beauté polaire. Elles étourdissent de leur parfum givré, de leurs lumières apocalyptiques, de leurs champs fantastiques. Ces terres aux ciels nocturnes lumineux, ces poussières d’étoiles aux couleurs luminescentes voilent les cieux, mais s’offrent à ceux qui ont la chance ou le talent de les traquer, pour une unique secousse visuelle et une bise éternelle. Des foulards de toutes les couleurs flottent et s’animent dans le ciel, comme des vagues célestes stimulant notre imagination. Le ciel ne nous tombe pas sur la tête, il communique avec le soleil. Comme une relation hypnotique de l’univers avec la terre. Ce sont les aurores boréales !
Qu’est-ce qu’une aurore boréale ?
L’aurore boréale est une sous-catégorie de l’aurore polaire, nom générique pour désigner à la fois l’aurore boréale (visible au pôle nord) et l’aurore australe (au pôle sud). Ce phénomènes naturel apparaît dans la voûte céleste aux extrémités les plus proches du pôle nord, tel un drapé nébuleux teinté de vert, de bleu, de jaune ou de violet. Vous assistez à un spectacle féerique : une nappe de couleurs danse avec grâce dans le ciel et se livre à de véritables arabesques atmosphériques. Cet instant magique s’explique pourtant de façon rationnelle.
Le soleil ne fait pas qu’éclairer notre planète. Dans l’espace tout entier, il émet également des atomes et des particules comme les protons et les électrons. Il faut une tempête solaire pour que ces éléments magnétiques entrent en contact avec des atomes terrestres d’oxygène ou d’azote. La colère du soleil se manifeste par la pénétration de protons et autres électrons dans notre atmosphère. L’oxygène et l’azote terrestres, comme enfiévrés par cette rencontre inattendue, deviennent brusquement lumineux et génèrent des couleurs exceptionnelles. C’est ainsi que naissent les aurores polaires.
La couleur des aurores dépend du gaz avec lequel se frottent les particules stellaires. La teinte jaune/vert, la plus éclatante et la plus fréquente, est induite par des rencontres avec des atomes d’oxygène situés à environ 100 km d’altitude. Plus de 200 km plus haut, le rendez-vous, plus rare, donne lieu à l’émission d’une lumière rouge foncé. Plus bas, les molécules d’azote, neutres, produisent une lueur rouge pâle quand elles sont frappées par les éléments magnétiques de notre astre solaire.
Comment se forment les couleurs des aurores boréales ?
L'atmosphère terrestre est faite de différents atomes, comme l'oxygène ou l'azote, et ce sont ces atomes qui causent les couleurs si caractéristiques des aurores boréales. Même si la couleur la plus fréquente reste le vert, on peut également observer une lumière rouge. C’est lorsque le vent solaire heurte des millions d'atomes d'oxygène dans l'atmosphère terrestre, qu'ils émettent cette teinte verte ou rouge que nous pouvons observer du sol. Cette teinte rouge est toujours présente, mais nos yeux sont cinq fois moins sensibles aux lumières rouges qu'aux lumières vertes, c’est donc pour cela qu’elle n'est pas toujours visible à l’œil nu.
Comment se forme une aurore boréale ?
Nommées d’après le nom de la déesse romaine de l’Aube – Aurora – les aurores boréales sont apparues dès les premières heures de notre terre. Les dinosaures, déjà, pouvaient les observer. Ces lumières célestes surviennent lorsque des électrons provenant de l’étoile solaire entrent en collision avec des molécules de gaz dans la haute atmosphère. En raison du champ magnétique Terrestre, ces électrons sont canalisés par les lignes du champ magnétique de la Terre. Surtout présentes dans les régions proches des pôles magnétiques, dans une zone annulaire justement appelée « zone aurorale », les aurores boréales sont liées au cycle de l’activité solaire.
Où voir des aurores boréales ?
Voici les 8 destinations où vous pourrez admirer les aurores boréales.
1
Voir une aurore boréale au Canada
En traversant l’Atlantique, on trouve des lieux réputés pour observer les aurores boréales, le plus souvent au nord du 60e parallèle. Et ce n’est pas un hasard : c’est au Canada que l’on situe l’ovale auroral, c’est-à-dire l’endroit où l’on voit le plus d’aurores boréales sur terre. Si le ciel veut bien se dégager, on est quasiment sûr de pouvoir observer l’une d’entre elles. Découvrez où voir des aurores boréales au Canada. Où observer les aurores boréales au Canada ?
2
Voir une aurore boréale en Alaska
Deux villes, Fairbanks et Nome, concentrent plus de 200 jours d’aurores par an ! On est à l’extrémité de notre monde, dans le froid, et le paysage s’enflamme, comme indifférent aux températures polaires.
3
Voir une aurore boréale au Groenland
La grande pureté de la nuit, vierge de toute pollution visuelle, donne l’occasion d’observer cette merveille du ciel. Il faut se rendre non loin de la capitale, Nuuk, ou sur la côte est vers Tasiilaq, on encore à proximité de la côte ouest du Groenland.
4
Voir une aurore boréale en Islande
On se laisse envoûter par un spectacle quasi lunaire, au-dessus d’un volcan ou d’un glacier. Prendre simplement un vol pour Reykjavik, la destination la moins onéreuse et la plus facile d’accès pour qui veut faire le voyage auroral. Les excursions sont nombreuses sur place pour abandonner les lumières artificielles de la capitale et se retrouver dans la nuit islandaise la plus pure. Vers le nord, aux alentours du lac Mývatn, on assiste au déroulement du surprenant phénomène naturel. Quand voir des aurores boréales en Islande ?
5
Voir une aurore boréale en Écosse
Plus proche de la France, l'Ecosse offre aussi des sites, telles que Caithness, tout au nord, pour vous rapprocher du cosmos.
6
Voir une aurore boréale en Norvège
Un climat souvent plus doux en Norvège que dans les autres pays du grand froid et donc propice à l’observation des aurores boréales. Que ce soit dans les Lofoten, dans la région de Tromsø, au cap Nord ou à proximité, sur le plateau sami dans le Finnmark ou encore dans le Svalbard, vous aurez l’embarras du choix. Sinon, à quelques kilomètres du centre-ville de Tromsø, se trouve le magnifique lac de Prestvannet. Cette réserve naturelle dépourvue de toute lumière artificielle qui offre un lieu idéal pour observer les aurores boréales dans un cadre paisible, à 20 minutes à pied du centre-ville. Où observer les aurores boréales en Norvège ?
7
Voir une aurore boréale en Finlande
C’est un rêve pour beaucoup. Se planquer dans le refuge du Père Noel et qui sait croiser un feu d’artifice dans le ciel du Grand Nord. Pour ceux qui ont la chance de « tomber » sur une aurore boréale, le souvenir est impérissable. Mettez donc le cap en Laponie du Nord, les jaillissements lumineux des aurores se manifestent environ une nuit sur deux entre septembre et mars, sous réserve d’une météo clémente. En Finlande du Sud, le phénomène est visible dans la limite de 10 à 20 nuits par an. C’est au petit bonheur la chance. Où observer des aurores boréales en Finlande ?
8
Voir une aurore boréale en Suède
Braver le froid, attendre des heures voire des jours durant. Regarder le ciel, le prier de s’offrir à nous. Nous récompenser d’un si long voyage, être à la merci de la nature. C’est là toute la beauté grandiose de l’univers. Quoiqu’il en soit, si vous décidez de vous envoler pour la Suède, le spot des spot est Kiruna. Cette ville minière sortie de terre à l’aube du XXème siècle, mérite patience et bonne humeur, car il ne faut pas moins 17 heures de train au départ de Stockholm. Cette ville de la Laponie suédoise est le coin où vous pourrez à coups sûrs vous laissez submerger par la beauté des cieux.
Quand voir les aurores boréales ?
La période la plus propice pour observer une aurore boréale se situe souvent entre septembre et mars. Mais cela dépend aussi du pays. Même si parfois, il est possible de voir des aurores boréales dès la fin du mois d’août, et ce, jusqu’en avril. En voyageant en hiver, vous avez donc de fortes chances de pouvoir voir des aurores boréales. En général, les aurores boréales sont très actives peu avant minuit. Mais on peut les observer entre 22h00 et 3h00 du matin.
Petite astuce pour identifier une aurore boréale
Prendre une photo avec un temps de pose de quelques secondes. Si elle apparaît verte sur votre photo, c’est bien une aurore boréale. Après s’être formée, l’aurore boréale est visible (enfin) à l’œil nu et plus ou moins en fonction de son intensité et de la météo.
Le grand froid étant corrélé à l’apparition du phénomène, on aurait tendance à penser que l’hiver est la meilleure saison pour l’observer. Comme le phénomène est visible de nuit, c’est logiquement au cœur de l’hiver que le crépuscule tombe le plus tôt et le soleil se lève le plus tard. Mais il y a d’autres saisons propices à l’observation. On recommande d’ailleurs de se rendre dans les pays propices entre le 21 septembre et le 21 mars. Un laps de temps important pour bien préparer son voyage en fonction de ses impératifs.
Mais pour savoir quand les aurores vont précisément se produire, c’est plus compliqué. Car leur apparition est corrélée à l’activité du soleil. Les deux paramètres les plus importants dans la prévision de l'activité aurorale sont la vitesse et la densité du vent solaire, conjuguées à l'état du Champ Magnétique Interplanétaire (CMI).
L’institut géophysique d’Alaska propose des prévisions internationales pour déterminer la survenue de ces épisodes. L’organisme Astro Event Group peut aussi vous aider. Il publie des données et un rapport autour des activités solaires et aurorales.
Comment observer une aurore boréale ?
Il n’y a pas d’accompagnement ou de règles d’observations particulières à prévoir. En sortant le soir, de préférence à la campagne, là où le ciel est le plus noir, vous maximiserez vos chances de les voir le plus nettement possible. Évitez cependant la ville dont les lumières diminuent le contraste des aurores de plus faible intensité. Un point de vue bien dégagé et un ciel d’hiver sans nuage, constituent un cadre d’observation privilégié.
Nos conseils pour ne pas rater une aurore boréale
? Si une aurore est observée tôt en soirée, il est probable qu'une autre suivra quelques heures plus tard.
? De plus en plus d’hébergements propose des "alertes" spéciales pour vous prévenir qu’une aurore va se produire. À la réception de l’hôtel, n’hésitez pas à faire part de votre volonté de les recevoir. Attention toutefois aux gros dormeurs ! Compte tenu de l’heure à laquelle se produisent ces phénomènes, il ne faudra pas se plaindre d’être réveillé au beau milieu de la nuit…
? Les aurores peuvent colorer le ciel pendant plusieurs minutes et même parfois pendant plusieurs heures. Le plus souvent, elles surgissent dans la direction du nord, mais on observe parfois de pâles rubans lumineux qui traversent le ciel d'est en ouest.
? Suivez le calendrier lunaire. En période d’absence ou de formation de nouvelle lune, il y a moins de lumière dans le ciel et les oppositions de couleurs sont d’autant plus puissantes ! A contrario, la pleine lune affaiblit l’intensité des aurores.
Comment photographier une aurore boréale ?
D'un, il est préférable d’avoir un appareil photo sur lequel vous avez la possibilité de choisir un mode manuel. C’est-à-dire, un reflex, un hybride, la plupart des bridges ou un compact pro. Ensuite, la petite chose indispensable à embarquer dans vos bagages est un trépied. En effet, sans trépied, pas de photos. Sans photos d’aurores, pas de souvenirs, sans souvenirs, pas de preuves tangibles de votre présence en ces terres célestes. Ce serait dommage !
Les mythes et légendes autour des aurores boréales
Pendant des siècles, les hommes ont toujours été fascinés et ont raconté des histoires sur les aurores boréales. Dans l'Antiquité, aussi bien en Occident qu'en Chine, les aurores étaient ainsi considérées comme des serpents ou des dragons dans le ciel. Sans connaissances scientifiques, nos ancêtres tentèrent de leur donner un sens avec des récits merveilleux de monstres et de divinités. Ces histoires apprirent aux hommes à respecter, craindre et vénérer les lumières du ciel.
Toutes les langues désignent l’aurore sous le nom de « lumières du nord » à l'exception des Finlandais qui utilisent le terme finnois de revontulet pouvant se traduire par la « queue-de-renard rouge » ou les « feux du renard ». Ce nom trouve son origine dans le fabuleux mythe qui disait que les renards arctiques produisaient les aurores. Ces renards de feu courraient dans le ciel à une vitesse telle que la fourrure de leurs grandes queues, en frottant les montagnes environnantes, déclenchait des étincelles illuminant la nuit.
Dans certaines contrées, les aurores sont décrites comme l'ultime souffle de braves soldats morts l'épée à la main. Dans d'autres, les aurores sont assimilées au Bifrost, le scintillant pont en arc-en-ciel qui menait les guerriers tombés au combat jusqu'à leur dernière demeure, le Valhalla.
En Irlande, il est dit que les aurores soulageaient la douleur de l'enfantement, mais que les femmes enceintes ne devaient jamais les regarder directement, sans quoi leur enfant naîtrait avec les yeux qui louchent. Au Groenland, un mythe à la fois doux et amer expliquait que les aurores étaient l'esprit des enfants morts en couche, dansant dans le ciel, alors qu'en Norvège, on y voyait plutôt les âmes des vieilles filles dansant au Paradis et saluant tous ceux restés en bas.
Quel que soit le récit fantastique qui accompagne les croyances, une chose est sûre, les aurores boréales ont toujours été associées par les sociétés nordiques à des événements de grande puissance apportant la bonne ou mauvaise fortune aux lumières aussi magiques et respectées qu'elles le sont aujourd'hui.