Entre Pacifique et Atlantique, le Nicaragua est un pays de lacs et de volcans. On aime randonner sur ses îles volcaniques et au cœur de la forêt humide, surfer sur les vagues pacifiques, chiller sur les îles caraïbes. Découvrez notre sélection des plus beaux paysages du Nicaragua.
Léon
On ouvre le voyage à Léon. La capitale fondée par les Espagnols en 1524 est la porte d’entrée idéale dans le pays. D’abord parce que l’histoire y est inscrite sur les murs, au sens propre : le muralisme est ici une tradition vivace et, partout dans la ville, les artistes peignent des fresques monumentales qui illustrent l’histoire du pays, de l’ère précolombienne à la conquête espagnole, jusqu’à la dictature et la révolution sandiniste. Ensuite parce que, proche de la mer et des volcans, Léon est idéalement placée. Mais avant d’aller plus loin, on aime flâner dans cette ville aux maisons basses, traversée de vieux bus peints de toutes les couleurs. Sa cathédrale, toute blanche, est la plus grande d’Amérique centrale – à ses pieds, les marchés colorés et les belles façades castillanes, les terrasses des cafés, les universités. Et de son toit, un point de vue spectaculaire sur la cordillère des Maribios et ses onze volcans.
Granada
Joyau colonial sur les rives du lac Cocibolca, Granada, « la grande sultane », a été fondée par le conquistador Francisco Hernandez de Cordobas la même année que Léon. Si Léon, berceau historique du sandinisme, est une ville rebelle, Granada est plus sage. Au premier abord moins expansive, plus discrète que sa sœur jumelle, c’est une cité élégante. Sa place centrale est rafraîchie de fontaines et de palmiers. Un belvédère abrite les orchestres ; les vendeurs de glace ambulants et les cireurs de chaussures se fraient un chemin sous les arcades mauresques. On aime son riche patrimoine colonial, ses maisons aux toits de tuile rouge, son couvent de San Francisco égayé de bleu ciel et jaune vif. Du haut du clocher usé par les intempéries de l’église de la Merced, on voit se dresser l’imposant sommet du volcan Mombacho.
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Las Isletas de Granada
À moins d’une heure en bateau du port de Granada, sur le lac Cocibolca, on rejoint l’archipel de las Isletas de Granada, myriade d’îles minuscules issues de l’éruption du volcan Mombacho. Sur les canaux et lagunes de Las Isletas, on observe les plongeons des martins-pêcheurs et des fauvettes et, dans les mangroves, on admire les aigrettes et iguanes. Les femmes battent le linge contre les rochers le long des berges boueuses, tandis que les enfants plongent depuis de hautes corniches en terre.
Ometepe et ses deux volcans
Située au centre du lac Cocibolca (« mer douce » en langue Náhuatlà), le plus vaste lac d’eau douce d’Amérique centrale (8300 km², tout de même !), l’île Ometepe dessine un « huit » formé par ses deux volcans, Concepción et Maderas. Dès la traversée en ferry, le spectacle est saisissant – une vaste étendue d’eau d’un bleu profond et deux cônes enveloppés d’une brume tourbillonnante. On touche terre et, au pied des volcans, des fougères grandes comme des bouleaux, des forêts de bougainvilliers, des palmiers et des bananiers – mille nuances de vert. Ici, les hommes se déplacent à cheval à travers les étendues herbeuses, les cochons et les poules s’égaillent en liberté sur les chemins. Dans les villages isolés, quelques maisons et gargotes aux toits de zinc, des grappes d’enfants qui se disputent un ballon, des vaches bossues qui broutent d’un air somnolent. Dans cette réserve mondiale de biosphère, on part explorer la forêt humide. On randonne le long des sentiers de montagne, on voit des orchidées de toutes les tailles et de toutes les couleurs, on se baigne dans les sources d’eau chaude. On fait connaissance avec les urracas et avec les oropendolas à poitrine jaune et on apprend à distinguer le cri du singe hurleur de celui du capucin à face blanche.
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Laguna de Apoyo
Entre Managua, la capitale, et Granada, s’étire la Laguna de Apoyo – les riverains de deux villes s’y échappent pour le week-end, et on les comprend. Apoyo n’est pas une lagune, mais un lac de cratère. Une eau limpide, chaude et douce, et tout autour la forêt tropicale. Baignade ou kayak, c’est à vous de voir !
Corn Island, un Éden caraïbe
Plages de sable blanc, eaux turquoise et palmiers nonchalants : à un saut de puce de la côte caraïbe du Nicaragua, Big Corn Island et Little Corn Island sont des cartes postales. Situées à une demi-heure de bateau l’une de l’autre, les deux îles comptent aussi parmi les rares destinations caribéennes encore peu connues des touristes internationaux. Ici, pas de stations balnéaires ou de bar de plage, mais des cabanes sur pilotis au toit de chaume et des hamacs suspendus entre les palmiers. On savoure l’éveil embrumé de la forêt humide et l’envol furtif du colibri, on plonge dans des eaux claires peuplées de poissons néons et de tortues de mer.
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Matagalpa
Dans le centre du pays, la région de montagnes autour de la petite ville de Matagalpa est la première région productrice de café du Nicaragua. On peut visiter les plantations où les caféiers poussent à l’ombre des avocatiers, des bananiers et des hibiscus géants. Un peu plus loin, on emprunte un sentier pierreux à travers la forêt tropicale – exubérance des plantes géantes, enchevêtrement de lianes, de mousses et d’arbres-fougères, collines nimbées de brume. Ici, on observe des oiseaux jusque-là inconnus, des motmot – drôle de nom, couleurs de l’arc-en-ciel et tête bleu électrique !
Popoyo, la vague du Nicaragua
Longues plages sauvages de sable blanc survolées en rase-motte par les pélicans… Si les plages pacifiques n’ont pas le charme de carte postale de la côte caraïbe, elles font le bonheur des amateurs de vagues : le Nicaragua figure parmi les destinations préférées des surfeurs. À Popoyo, on longe la côte, on observe la houle arriver et on se met à l’eau – débutants ou confirmés, il y a des spots pour tous !
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Par
MARION OSMOND
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