1
La vieille ville de Samarcande
Les medersas et les mosquées des vieilles villes le long de la route de la soie continuent de briller avec leurs céramiques bleues, mais on casse ou nous cache la vraie vie des vieilles villes qui les enserrent. On les détruit, pour construire des avenues à quatre voies qui relient en droite ligne un monument et l'autre. Vite, prenez une porte dérobée et entrez voir la vraie vie qui existe encore : petites mosquées, petits marchés, enfants qui piaillent dans les ruelles.
2
Les sourires aux dents d'or
Les jeunes, comme maintenant presque partout dans le monde, aiment les sourires d'un blanc pur, dents alignées immaculées.
Avant, quand on avait les moyens, on souriait grand avant des dents en or, comme des bijoux de bouche. Les femmes entre deux âges ont encore ces sourires précieux qui scintillent à chaque rencontre.
3
Les marchés
Ils sont petit à petit grignotés par les supermarchés, mais c'est encore là que bat le pouls du pays. Plongez-y en arrivant dans le pays, en filant dans le plus grand, labyrinthique Bazar Tchorsou à Tachkent. Enivrez-vous des saveurs et des couleurs des fruits, des épices, pincez le nez mais ne ratez pas l'immense boucherie que Soutine aurait adoré, mangez sur le pouce dans un de ces étals goûteux de ce lieu où les fast food aseptisés n'ont pas encore droit de cité.
4
La mer d'Aral
Là où, lorsque j'étais enfant, la mer venait lécher le sable, faisant vivre pêcheurs, marchés, ouvriers de la conserverie, il n'y a plus qu'une grande plaine sèche. Seuls les bateaux échoués, les coquillages et les plaques de sel permettent de savoir que l'on ne rêvait pas, qu'elle était bien là, la mer. Aujourd'hui, il faut rouler une demi-journée pour atteindre le bleu doux de son rivage. Un lieu mouvant, émouvant et angoissant à la fois, où les humains effarés ne savent plus quoi y faire.
5
Les villages des minorités des montagnes
Car en Ouzbékistan vivent aussi des Turkmènes. Et des Kazakhs. Et des Tadjiks, dans ces montagnes où pour quelques années encore la vie semble s'être arrêtée. La route est devenue caillasse, on vient aux fêtes à pieds, on lève son verre de vodka à la santé d'Allah et on joue de la dombra, l'instrument à cordes du coin en chantant des histoires qui doivent être un peu tristes, au vu de la nostalgie qui se dégage des mélopées (Peut-être parlent ils de demain quand le seule musique sera celle de la ville, transmise pas les téléphones portables).