Les plus beaux paysages d’Uruguay
Petit pays cerné par les géants, le Brésil et l’Argentine, l’Uruguay séduit par sa douceur de vivre et sa nonchalance : plages immaculées et dunes à perte de vue, villages de pêcheurs sur l’Atlantique, grandes plaines et estancias agricoles tenues par de vrais gauchos. On peut y dormir dans un hamac dans un village hors réseau et communier avec les lions de mer. Le pays rassemble hippies et grandes fortunes : « Todo tranqui ! ». De la ville à la plage, on aime le charme discret des plus beaux paysages d’Uruguay.
Colonia del Sacramento
À l’ouest du pays, fondée par les Portugais en 1680, Colonia est une petite cité coloniale au charme nostalgique, une des plus belles d’Amérique du Sud. Des vieilles pierres, des ruelles pavées, des fontaines, des arcades blanchies à la chaux, des façades lézardées et des patios ombragés par les flamboyants. La Plaza major est une belle place ombragée – en son centre… un phare ! Et du phare, une vue magique sur le fleuve Rio de la Plata. Les avenues sont parcourues par des Coccinelles et des vieilles Ford rescapées des années 60. Dans les ruelles, de grands arbres s’élèvent entre les maisons basses aux façades ocre, les bougainvilliers poussent entre les pavés. On y voit la rue des Soupirs, les ruines du couvent de San Francisco, la maison du Vice-Roi, la plazza de Tosros, l’église Matriz et des musées en pagaille : musée de Paléontologie, musée indigène, musée de l’Azulejo, Maison Nacarello… Surtout, on y savoure l’atmosphère, la grâce et la tranquillité. Difficile de ne pas tomber amoureux de Colonia del Sacramento !
Les vignobles de Carmelo
Au nord de Colonia del Sacramento, on va voir les vignobles de Carmelo. L’Uruguay est un joyau confidentiel du vin du nouveau monde : la vigne a été implantée par les colons espagnols dès le XVIIe siècle. Mais le cépage emblématique du pays est un cépage noir originaire des Pyrénées, le tannat, importé par les immigrants basques au XIXe siècle – on doit à ses grappes bleues-noires des vins puissants aux arômes de fruits noirs, riches en tanins. À plus de 10 000 kilomètres de ses origines, il a propulsé l’Uruguay sur la carte mondiale des producteurs de vin. La région viticole de Carmelo est située sur le même parallèle que Stellenbosh en Afrique du Sud, mais ici, le long de la route 21, les paysages ont des airs de campagne française. Routes herbeuses, vertes pâtures peuplées de vaches et de moutons, collines ondulantes et lignes de vignes, champs de lavande et de romarin… Les bodegas, elles, sont bien latines. On y déguste le breuvage avec des empanadas fraîchement préparées.
La capitale au nom magique (de son nom complet « San Felipe Y Santiago de Montevideo ») abrite la moitié de la population du pays. Elle demeure pourtant une « grande ville riante », comme aimait à l’appeler Clemenceau, qui cultive qualité de vie et progressisme – le pays a légalisé le mariage homosexuel et la consommation de la marijuana en 2013, bien avant les États-Unis. Son charme indolent tient à son décor intemporel d’architecture fin de siècle, à l’éclectisme assumé, d’Art nouveau en Art déco, à ses places ombragées, à sa jetée mélancolique et à ses promenades fluviales bordées de plages de sable – où ses habitants s’adonnent aux plaisirs simples de la vie. On fait comme eux : cafe con leche à l’ombre des platanes, balade dans la vieille ville et, au marché aux puces, on chine couteaux de gaucho aux poignées d’argent ou gravures d’art des années 60.
Cabo Polonio
Tout au bout de la route 10, le bitume fait place au sable qui borde la lagune frangée de cocotiers élancés vers le ciel. À l’opposé de sa voisine Punta Este, station balnéaire hérissée de tours de béton – elle a même sa Trump Tower – prisée des Argentins, la péninsule de Cabo Polonio est un petit paradis. Posé sur un cap rocheux flanqué de deux étendues de sable fin, isolé par un désert de dunes, « Cabo » est un village dépourvu d’électricité, le moins accessible du pays – c’est aussi l’un des plus beaux. Une cinquantaine de résidents, pêcheurs ou hippies retirés du monde, y vit à l’année dans de petites maisons colorées qui s’égrènent sur la péninsule, alimentées en eau par des réservoirs d’eau de pluie. Ni routes ni voitures, mais des rues en terre battue et des sentiers. Une épicerie digne d’un western, tout en bois, qui constitue l’unique commerce de la péninsule, et des chevaux en liberté complètent le tableau. Ah ! Et une colonie de lions de mer ainsi que des baleines qui viennent les saluer de septembre à novembre. Un bout du monde.
José Ignacio
À deux heures de route de la capitale, un ancien village de pêcheurs, 400 habitants à l’année, José Ignacio, le Saint-Trop’ uruguayen, est inscrit depuis 15 ans sur la liste restreinte des adresses pour initiés. De novembre à janvier, les people – de Naomi Campbell à Mark Zuckerberg – se bousculent dans ce refuge bohème-chic sud-américain. Le petit village – moins d’1 km² de superficie – est aussi le spot le plus cosmopolite du pays. Ses plages intactes, ses spots de surf magiques, ses restaurants de poisson chics au bord des dunes et ses tables gastronomiques, ses ateliers de céramique, son atmosphère bohème et ses maisons d’architectes d’inspiration brutalistes, en béton et verre, attirent les globe-trotters en quête de rusticité.
La Fondation Atchugarry
Entre Punta Este et José Ignacio, la Fondation Atchugarry est le premier grand musée d’art contemporain d’Uruguay. Un parc de sculptures qui s’étend sur plusieurs hectares et, dans l’ensemble de bâtiments cubiques en verre, des collections permanentes de tout premier plan : les œuvres de Maria Freire, figure de proue de l’art concret, et celles de Joaquín Torres-Garcia, pionnier du constructivisme latino-américain côtoient les installations d’icônes mondiales, Franck Stella ou Peter Halley.
Les plages de Punta del Diablo
À quelque quarante kilomètres de la frontière brésilienne, Punta del Diablo est un autre paradis. Enclave perdue, bicoques aux façades vives, plages spectaculaires. La plage de los Pescadores (« plage des pêcheurs ») s’étire face au village. Un peu plus loin, la plage de la Viuda est la plus sauvage des plages de Punta del Diablo ; elle s’étend sur des kilomètres, jusqu’au phare qui lui a donné son nom. Sur la plage del Rivero, les vagues font le bonheur des surfeurs.
Pueblo Eden
Si on tourne le dos à l’océan pour vivre l’Uruguay de l’intérieur, on découvre d’autres édens, ceux de la pampa, la campagne où galopent les chevaux et où paissent les vaches (le pays compte 12 millions de têtes de bétails pour 3 millions d’habitants !). Dans la province de Maldonano, dans l’arrière-pays, on rejoint le village de Pueblo Eden. Dans la campagne alentour, les enfants vont encore à l’école à cheval : ils attachent leurs chevaux à un poteau pour aller étudier leurs tables de multiplications ! On aime les collines verdoyantes sous un ciel azur, les maissons de chaux blanche et les délices épicuriens de ses ranchs et vignobles.