Norvège

Visiter le Finnmark, un comté de l'extrême

Visiter le Finnmark, un comté de l'extrême

Au-delà du cercle polaire arctique, au 71e degré nord, une lumière douce effleure les glaciers, des voiles verts ondulent dans le ciel. Si les portes de l’Europe se ferment ici, celles d’un monde insaisissable s’ouvrent en grand.

 

Le continent européen atteint ici une limite : il n’est pas possible d’aller plus au nord. Le Comté du Finnmark fait partie des terres lapones délaissées par les visiteurs, sans doute trop lointaines. Le climat rude de ces régions reculées se confronte au tempérament imprévisible de la mer de Barents. Les côtes déchiquetées par de larges fjords, la végétation constituée de mousses, de lichens et de saules nains, les vents puissants – tout cela donne une autre dimension à l’ensemble.

Dans les plaines désertiques, des troupeaux de rennes paissent. Ils appartiennent aux éleveurs Samis, le peuple le plus ancien de Norvège. Certains perpétuent le mode de vie traditionnel, suivant les cervidés au gré de leur migration, qui peut les emmener aux abords de Storskog, le seul poste-frontière officiel avec la Russie. Non loin de là, Kirkenes ne dissimule pas les liens solides qu’elle entretient avec ses voisins. On y trouve d’ailleurs un monument à la gloire de l’armée Rouge qui libéra la ville à l’automne 1944. Demi-tour vers le Cap Nord, où les falaises de 300 mètres de hauteur défient les flots. En hiver, si la route est encombrée, les déneigeuses ont vite fait de débloquer l’accès. Au loin, on devine les îles du Svalbard. Le bout du monde se transforme alors en tremplin vers une nouvelle expédition.

En raison des latitudes extrêmes, les saisons le sont tout autant. L’été succède à l’hiver, et vice versa. L’entre-deux n’existe pas, ou peu. Pendant la saison estivale, le soleil ne descend pas suffisamment sous la ligne d’horizon pour disparaitre complètement et continue de rayonner pendant les heures naturellement réservées au sommeil. À l’inverse, de fin novembre à mi-janvier, l’étoile ne monte pas assez pour éclairer les plaines immaculées, les plongeant dans une nuit polaire (le kaamos). Dans le ciel se joue un ballet fascinant. Les vagues multicolores dansent en silence.

 

Photographie de couverture :