Prise en main de la voiture de location, route rapide et installation pour quatre nuits entre Vistule et Baltique. D’immenses baies ouvrent ces chalets modernes sur la campagne environnante. Le tons sont clairs et naturels. L’ensemble est à la fois rustique et design. D’une discrète élégance. Néanmoins, la mer est proche et l’atmosphère adaptée à la vie informelle du littoral. On a sur place tout ce qu’il faut pour vivre en autonomie familiale. On dispose d’un sauna, septentrion oblige. Une supérette permet de rattraper les petits oublis. Cependant, en cas de paresse au fourneau, vous pouvez commander des repas. Le soir, cela se passe souvent chez les propriétaires. De quoi nouer des liens de cuisine et de sympathie. Les enfants recourent aux jeux de plein air. La modestie du relief invite à utiliser les vélos mis à la disposition des hôtes. La première plage se trouve à trois kilomètres environ.
Au programme - Gdansk en bateau solaire. Un guide francophone privé se charge de raviver la mémoire des grands qui auraient oublié la ligue hanséatique ou le corridor de Dantzig, et d’éclairer ceux qui n’en ont jamais entendu parler. Car le très riche patrimoine de Gdansk témoigne d’une longue et complexe histoire. Alternance de pouvoirs allemands et polonais, appartenance à la Hanse – association d’import/export – du XIVe au XVIIe siècle, crises identitaires à répétition. Il était une fois des problèmes de voisinage. C’est ainsi que l’église Sainte Marie, XIVe siècle, typique du gothique de brique, a été successivement catholique, luthérienne, puis re catholique. Les rois Jagellon ont articulé la modernité Renaissance de leur époque au gothique allemand. La grue portuaire du XVe siècle est le bel emblème d’un puissant commerce. Au bout de la rue Longue, le maniérisme de la porte Dorée dénote un regard nouveau sur le monde d’alors. Quant aux chantiers navals, ils entretiennent la mémoire des révoltes ouvrières qui ont ébranlé le soviétisme dans les années 1970-80. Au terme du parcours historique, on embarque dans un bateau propulsé à l’énergie solaire et on s'en va voguer sur la Vistule.
Symbole à son corps défendant des mécomptes de l’Europe du traité de Versailles, dévastée, Gdansk a été reconstruite avec méticulosité après-guerre. Et elle a recouvré la vitalité qui l’avait toujours caractérisée. Le moment venu, un milieu ouvrier fort, une jeunesse étudiante turbulente et impliquée, l’appui de l’Église et d’intellectuels courageux ont déclenché l’épopée de Solidarnosc. Dans le contexte postsocialiste, la ville a pris son avenir à bras le corps et elle séduit de plus en plus largement par son dynamisme, par un urbaniste stimulant, une vie culturelle pétillante, des musées de premier rang. Jeunes gens, laissez-vous convaincre d’aller voir le Jugement dernier, d’Hans Memling – le peintre qui a rendu le spirituel élégant – au musée national, ou le Centre de la solidarité européenne, dans les chantiers navals. Cela vous vaudra un piernik, le pain d’épice, spécialité locale.
En option - Le château de Malbork.
Au nord-ouest de Gdansk, le parc national de Slowinski est l’occasion d’un grand bol d’air en famille. Ce sont les dunes mouvantes qui ont fait sa renommée. Hautes parfois de quarante mètres, le vent les balade sur le littoral. Un terrain de jeu tout trouvé. Le périmètre protégé, classé réserve de biosphère par l’Unesco et site Ramsar (zone humide d’importance internationale), comprend aussi bois de pins et tourbières, que l’on parcourt sur les sentiers aménagés. Voyez-vous détaler deux grandes oreilles ? C’est un lièvre. Un sangler qui n’en est pas un ? C’est un cochon féral, grognon domestique ayant conquis la liberté. On regarde passer les cygnes tuberculés, le pygargue à queue blanche, l’oie cendrée. Plein de canards et de sarcelles aussi. Des limicoles en pagaille, qui se nourrissent au nord de l’eau. Pendant que les enfants jouent de la pelle dans le sable et que les parents se la coulent douce, le regard perdu dans le gris-bleu de la mer.
Route pour la Mazurie. Installation pour trois nuits entre le lac Sniardwy et Mragowo dans une maison forestière dont l’abord rustique recèle – comme dans les contes – un trésor. Ici, de design et de confort. Car l’architecte fameux qui a conçu cela n’a limité ses audaces qu’au confort des hôtes et à leurs aises. Les couleurs surprennent, puis séduisent. Ce rose est épatant. Et on se rappellera les carreaux de faïence bleue. Les formes sont à l’unisson d’une belle liberté de ton. Avec cela, le plateau technique est impeccable. Rien ne vient à manquer. Particulier et pièces communes sont à l’unisson. Une générosité est ici exprimée, qui met un dièse au séjour. Bref, c’est beau, c’est pratique, on est bien. Et la transition avec les entours de nature parfaitement ménagée. Pleuvrait-il ? Ces choses-là arrivent. S’ils ne souhaitent pas jouer les escargots, les enfants ont a leur disposition une salle de jeu.
La Mazurie, avec ses bois et ses lacs, ses brumes aussi quand le temps fraîchit, est le cadre naturel du romantisme polonais. Pays de mystère et d’antiquité, dont le calme cache quelque chose. Ondin, ou wodnik, sans doute. Génie des eaux qui entretient volontiers avec les humains un rapport sarcastique et facétieux. Fumeur de pipe, il est aussi méditatif. Et puis plaf ! le saut de carpe est un fait d’observation. L’eau porte loin et net tous les bruits. Grands amateurs de surprises, les enfants sont chez eux en Mazurie. Le lac Sniardwy est le plus vaste du pays. Il communique avec d’autres. La promenade, la randonnée à pied ou à vélo sont des activités d’évidence, aisées dans ce plat pays. La flore offre des droséras carnivores, le bel iris de Sibérie, les clochettes délicates de la linnée boréale, le lys martagon, parmi beaucoup d’autres. La faune, des insectes, comme le papillon machaon, jaune beurre avec des nervures noires, le stridulant hanneton foulon, la libellule fauve, à l’abdomen bleu. Et des oiseaux. Et des mammifères.
En option - Location de vélos.
Au programme - Kayak sur la rivière Krutynia. Elle se jette (ou plutôt, elle entre) dans le lac Beldany après 90 kilomètres d’un flux paisible à travers les différents aspects du paysage mazurien. Elle est, en conséquence, parfaite pour explorer le pays et se donner le plaisir du coup de pagaie en famille. De ce point de vue, si l’effort est persévérant, il n’est pas violent. On avance à son rythme sur une portion raisonnablement définie. Le matériel étant fourni par l’organisation et les conditions de sécurité garanties. Les équipées aquatiques ont un charme particulier. Est-ce la fluidité de l’élément ? Peut-être. En tout cas, on s’implique et on s’applique. Et on est toujours fier de soi quand on retrouve la terre ferme. Une satisfaction qui vivifie le plaisir éprouvé chemin faisant.
Route pour Varsovie. Restitution de la voiture et nuit dans le centre. De l’extérieur, l’architecture paquebot de l’immeuble en jette. Dedans, le contraste avec ce qui a précédé est saisissant : minimalisme nippon dans toute sa splendeur, sa sophistication et son confort net. Urbain jusqu’au bout des salles de bains. Pourquoi nippon ? Pourquoi pas ! Voyage dans le voyage. Impeccable, graphique, hyper-contemporain. Quant au restaurant, c’est nikkei : fourneaux et couteaux japonais sous influence andine. Voilà qui fait un contrepoint aux pierogi. Bref, surprise !
Portraiturée par Bernardo Bellotto, 1721-1780, rasée, reconstruite, soviétisée, libéralisée, la capitale polonaise semble devoir se tirer de tout. Ce qui lui donne de l’aplomb et le goût du présent.
En option - Varsovie like a friend.
Transfert à l’aéroport. Vol retour.
