Chaque pays du monde a ses subtilités. Des informations souvent implicites et pourtant bien utiles pour voyager en toute sérénité, éviter les impairs et gagner un temps précieux lors de votre voyage dans les Balkans.

 

D’abord, soyons pre´cis, on parle ici de “mosai¨que des Balkans”, comprenant la Serbie, la Croatie, le Monte´ne´gro et la Bosnie. Tous, confettis des anciens empires ottoman et austro-hongrois. Tous, partageant une langue commune : le serbo-croate, qui n’existe plus officiellement ! Sinon, chaque pays parle sa propre langue et tout le monde se comprend.

 

Seuls les alphabets diffèrent : latin en Croatie, en Bosnie et dans la Fe´de´ration de Bosnie-Herzégovine ; cyrillique en Serbie (et aussi latin) et dans la Re´publique serbe de Bosnie. Cyrillique, et latin majoritairement, au Monténégro. Mais rassurez-vous, les panneaux de signalisation sont souvent dans les deux alphabets (moins su^r à la campagne, heureusement les GPS existent).

 

Côté monnaies, l’euro a cours en Croatie et au Monténégro (qui ne fait pas partie de l’UE). Mais il vous faudra compter avec le nouveau dinar en Serbie (RSD) et le mark convertible en Bosnie (BAM). Les distributeurs de billets sont nombreux dans les villes. Co^te´ religions, les Croates sont majoritairement catholiques, les Serbes orthodoxes et les Bosniaques musulmans.

 

Malgré les différences, la vie s’écoule doucement dans l’ensemble de ces pays où le rythme est loin d’e^tre haletant. On prend le temps et on cultive sa nonchalance. Le mot re´current ?“Sutra” (pro- noncez “soutra”), qui veut dire “demain”. L’endroit préféré ? La terrasse. De`s qu’il fait beau, c’est-a`-dire a` peu pre`s tout le temps, tout le monde s’y retrouve pour discuter, voir passer les gens.

 

Si un local vous convie a` sa table, vous direz oui à tous les mets qu’il vous proposera, et surtout, au restaurant, ne payez pas et ne proposez pas de partager, ce serait lui faire affront.

 

Au menu, vous trouverez souvent du poisson en Croatie, accompagne´ de la sempiternelle buzara (une sauce tomate, ail, persil) ; de la viande en Serbie, gros e´leveur de be´tail, des cevapcicis succulentes brochettes en Bosnie et de l’ajvar partout (le “caviar rouge”, me´lange de poivrons et d’aubergines dont chaque famille a sa recette se´culaire). Il n’y a pas d’horaires : les restaurants servent leur carte habituelle tout au long de la journée. Le couvert est parfois encore facturé, ne soyez pas surpris.

Dans les Balkans, le pourboire est essentiel. Il en va de son image aux yeux de la société. Il sera mal vu de ne pas laisser quelques euros lorsqu’on s’assoit à une table pour boire ou manger. Vous gratifierez également votre guide (environ 5 euros pour une demi-journée de visite en Bosnie ou en Serbie, près du double en Croatie et au Monténégro).

 

Si possible, allez dans les Balkans au printemps et en automne, plus agre´ables qu’en plein été en raison de la circulation routie`re qui se densifie. L’axe le plus critique étant le point de passage entre Dubrovnik (Croatie) et le Monte´ne´gro : les temps d’attente peuvent atteindre plusieurs heures a` la frontie`re. Prévoyez de la marge si vous avez un avion à prendre ! Idem si vous avez planifié une traversée en ferry en Croatie, car il faudra vous présenter deux heures avant le départ du bateau. À l’arrivée sur le port, les indications sont données par destination ou ligne et pas forcément par bateau. Soyez donc attentifs, vous suivrez ensuite le fléchage mis en place par les marins.

Globalement, l’état des routes est bon. Les autoroutes sont payantes (la “Magistrale”, qui longe la côte croate du nord au sud). Mais la conduite des Bosniaques, des Serbes, des Monténégrins et des Croates reste aléatoire et parfois dangereuse (une tendance à dépasser et à franchir la ligne blanche même quand cela n’est pas autorisé ; des contrôles rétroviseur quasi inexistants…). Il faut donc être vigilant.

Les centres-villes e´tant pie´tonniers, il faut mettre sa voiture au parking et c¸a peut parfois cou^ter cher. A` noter que la priorite´ a` droite n’existe pas. Prudence quel que soit le contexte. En cas d’accident, on ne touche a` rien, on attend la police qui fera le constat.  

Point “vivre ensemble” : dans les Balkans occidentaux, la Croatie, le Monténégro et plus récemment la Serbie ont fait évoluer les lois en faveur de la communauté LGBT. Si les choses s’assouplissent dans les grandes villes, il reste beaucoup de re´ticences dans de nombreuses sociétés patriarcales, notamment dans les campagnes. L’homosexualité reste un tabou et il est encore impensable pour la plupart des couples du même sexe de se tenir la main en public. Pour autant, les hommes locaux se tiennent par la main en marchant. Mais pas de baisers, ni meme d’accolades, on se serre la main.

Dernier axiome pour reéssir son voyage : ne jamais parler des guerres qui ont éprouvé la zone dès 1991 et ce pendant de longues années.

Bon voyage !

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