Chaque pays du monde a ses subtilités. Des informations souvent implicites et pourtant bien utiles pour voyager en toute sérénité, éviter les impairs et gagner un temps précieux lors de votre voyage en Islande.

 

Vous voilà arrivé. Jamais vous n’auriez pensé atteindre la Lune aussi rapidement. Magie de l’Islande et de son espace-temps si particulier. Mais point de combinaison spatiale ici. Prévoyez plutôt de jongler entre le tee-shirt et la doudoune imperméable, et ce dans une même matinée : le climat est fantasque, que vous voyagiez au mois d’août ou en plein hiver. Si vous êtes frileux (et non vegan), vous aurez la chance de vous offrir un lopapeysa, le traditionnel pull en laine vierge de mouton, tricoté à la main. Un indispensable à avoir sur place.

 

Au fait, sur place, c’est où ? L’administration islandaise repose sur un fonctionnement bien spécifique : des hameaux de seulement quelques centaines d’habitants peuvent ainsi s’étendre sur plusieurs dizaines de kilomètres. N’imaginez donc pas trouver votre hébergement en plein cœur du village de Selfoss ou de Höfn. Il se situera très probablement 20 kilomètres avant ou 20 kilomètres plus loin, au beau milieu de la campagne. Reportez-vous exclusivement à nos conseils et informations d’accès détaillées.

 

Une fois sur votre lieu de villégiature, vous pourriez observer que l’hôtellerie islandaise, dont les tarifs restent relativement élevés, n’est parfois pas à la hauteur de vos attentes de voyageur. Le logement en refuge ou grands chalets de bois est obligatoire dans le centre du pays. Ailleurs, on trouve une alternance de guesthouses, fermes-auberges (incluant des sanitaires privatifs dans 90% des cas), hôtels, locations de chalets et maisons typiques islandaises, ainsi que des logements chez l’habitant. Si de nouveaux hôtels voient le jour (surtout dans la capitale) et d’anciens établissements sont rénovés, ils restent rares. Ce sont ces heureuses exceptions que nous essayons de privilégier pour vous. Mais l’Islande, terre des fiers Vikings, reste l’Islande : dans les hôtels de luxe comme ailleurs, ne vous attendez pas à ce que l’on vous porte vos bagages – ce serait vous considérer comme une personne invalide. Néanmoins, l’accueil sera correct (mais sans plus). Si le service est assuré par des jeunes gens venus en renfort lors de la haute saison, leur enthousiasme compensera sans doute leur manque d’expérience.

 

De l’hôtel au restaurant, il n’y a souvent qu’une moon boot. Le soir, on s’y rend généralement autour de 19 heures. Il est parfois possible de dîner plus tard, mais nous vous conseillons de prendre cette bonne habitude locale. En été, ce sera l’occasion de profiter des longues journées et de ressortir lorsque les sites sont délaissés par les visiteurs et les lumières absolument superbes.

Madame, vous ne serez pas choquée d’être servie après monsieur, et vous ne le serez pas davantage si un homme ne vous tient pas la porte (au restaurant ou ailleurs) : toute idée de machisme est ainsi évacuée. Mais soudain, une question vous taraude : “Qu’est-ce que je fais attablé dans un restaurant islandais ?” La gastronomie locale peut sembler rustique pour la plupart d’entre nous, mais sous l’impulsion de chefs scandinaves, l’île a largement amélioré son ordinaire et les premières étoiles fleurissent. Le soir, les repas sont bio et locavores autant que possible. L’addition, elle, est costaude, comme l’odeur du hákarl, le requin fermenté. Comptez 60 à 80 € par personne pour un dîner correct.

 

Pour ne pas trop vous ruiner et vous condamner à manger du poisson séché (harðfiskur, qui reste le snack préféré des Islandais) jusqu’à la fin de votre voyage, notez ces quelques recommandations : ne vous sentez pas obligé de prendre un menu à trois plats, le poisson est meilleur marché que la viande et la viande d’agneau reste plus abordable que le bœuf. Le saumon est excellent – on en trouve sous toutes les formes pour un rapport qualité-prix intéressant. Les boissons alcoolisées, elles, coûtent cher – leur vente étant assurée par le monopole d’État. Plus le degré d’alcool est élevé, plus les prix grimpent. Le vin au verre coûte en moyenne 10 €. Quant aux microbrasseries, de plus en plus nombreuses, elles proposent une large gamme de bières locales et bon marché. 

Pour le déjeuner, vous opterez plutôt pour le pique-nique, qui permet une grande flexibilité dans l’organisation de vos journées. La plupart des guesthouses, fermes-auberges et hôtels peuvent fournir des paniers (à commander la veille). Sinon, vous découvrirez une offre de restauration du midi très hétérogène, tant sur le cadre que sur le service, la qualité ou le prix : fast-food dans les stations-service, cafés-brasseries dans les villages, restaurants en ville selon les régions.

 

En matière de transports, vous verrez qu’il existe aussi des différences selon que vous soyez à Reykjavík même ou non. Dans cette petite ville, dont la traversée du centre à pied ne vous prendra qu’une vingtaine de minutes, les trajets sont courts et le trafic peu encombré. Les bus permettent de se déplacer rapidement et partout ; les billets s’achètent à bord et nécessitent d’avoir l’appoint (la monnaie n’est pas rendue). Pour une destination avec correspondance, demandez un ticket skiptimidi (prononcez skiftimidi). Les taxis sont également en nombre.

En dehors de la capitale, à l’exception de quelques lignes de bus estivales, les déplacements en véhicule de location ou avec guide-chauffeur priment. Le réseau routier est assez bon et les pistes principales sont carrossables (sauf à la fonte des neiges). Les routes n’ont pas de bas-côtés, afin d’évacuer la neige justement. Consultez régulièrement le site Road.is qui fourmille d’informations sur l’état des pistes et des routes, et Vedur (site et application) pour des données météo extrêmement précises et actualisées en temps réel.

 

Pour régler vos divers achats, vous l’aurez compris, les cartes de crédit internationales sont acceptées partout, même pour des petits montants. Côté espèces, les principales devises étrangères peuvent être utilisées dans certains commerces, restaurants et hôtels, la monnaie vous sera alors rendue en couronnes islandaises. Vous trouverez des bureaux de change et des distributeurs dès le passage des douanes à l’aéroport, dans la rue commerçante et certains hôtels de la capitale, à l’Office du tourisme et, bien sûr, dans les banques et bureaux de poste présents dans tous les villages (ouverts en semaine, parfois seulement l’après-midi). Pensez à changez vos dernières couronnes à l’aéroport ou à Reykjavík avant votre départ – vous ne pourrez plus le faire en dehors du pays.

 

“Bless” et bon voyage !

 

Conduire en Islande

Quelques règles générales sont à connaître.

  • Partout et à toute heure, il est obligatoire d’allumer ses feux. 
  • Côté alcool, c’est tolérance zéro. La police est redoutablement efficace, y compris concernant la vitesse, limitée à 90 km/heure sur les routes, entre 60 et 80 km/heure sur les routes carrossables, de 30 à 80 km/heure en ville. Les radars sont nombreux.
  • Dans tout le pays, il y a de plus en plus de parkings payants : celui de Thingvellir, dans le parc national, ou bien celui du site de la lagune glaciaire de Jökulsárlón se règlent par CB sur place. D’autres ont la mention “Parka” : il faut les payer via l’appli Parka sur smartphone ou via internet (https://parka.is/parking/ ou www.sannir.is/verkefni). Il existe peu d’aires de stationnement pour les points de vue, mais l’espace ne manque pas. On se gare où l’on peut en faisant attention à la végétation.
  • Il y a des stations-service dans tous les villages, mais passer de l’un à l’autre peut être assez long, surtout si vous empruntez des routes secondaires. Gardez un oeil sur votre réserve d’essence. La plupart des stations disposent de lecteurs de carte bancaire directement aux bornes, pratique en dehors des horaires d’ouverture.
  • Le réseau côtier est parfait, mais les secteurs lunaires de l’intérieur nécessitent l’usage d’un véhicule 4x4. Ces derniers sont autorisés à emprunter les pistes de montagne uniquement en été et si elles sont marquées d’un F sur les cartes routières (celles indiquées en pointillés sont interdites).
  • Les pistes de montagne sont fermées en hiver et au printemps (de fin septembre à mi-juin). Cela peut aussi être le cas de routes secondaires, voire plus rarement de la route n°1, notamment entre octobre et avril et le plus souvent en cas de chutes de neige.
  • Le passage des rivières à gué se fera également en 4x4. Certains gués peuvent présenter de grosses difficultés. Pour ceux-là, arrêtez-vous et sortez évaluer le niveau de l’eau et la force du courant, quitte à devoir enlever vos chaussures. Puis, sélectionnez le rapport de vitesse le plus bas et traversez lentement, sans vous arrêter ni accélérer.

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