Population

59 066 225, en 2021

Langue officielle

L’italien

Langue parlée

L’italien - standard, régional ou populaire - est parlé par 87% des Italiens. On pratique encore volontiers les dialectes italiens (qui sont plutôt des dialectes du latin) : sicilien (7,9%), toscan, vénitien, calabrais, etc. Ou bien d’autres langues, comme le sarde (1 300 000 locuteurs), l’allemand (270 000, aux frontières de la Suisse et de l’Autriche), le slovène (100 500, dans les provinces de Trieste, Udine et Gorizia), l’albanais (80 000, en plusieurs points du sud), le français (100 000, dans le val d’Aoste).

Peuple & Ethnies

Il n’y a pas de définition ethnique des Italiens. L’Etat reconnait des minorités linguistiques (et il est à noter que le séparatisme en Italie ne concerne pas ces minorités, mais une entité surtout économique et politique, la Padanie). Ceux qui pratiquent une autre langue que l’italien sont un peu plus de 10%. Parmi eux, relevons les Cimbres, les Carinthiens, les Walsers, ou les Mochènes, germanophones, au nord ; les Valdôtains, francophones, au nord-ouest ; les Slovènes, au nord-est ; les Arbëreshët (Albanais), dans le sud. Par ailleurs, une immigration très diversifiée représente environ 10% de la population.

Religion

Centre de l’Eglise d’Occident depuis l’origine, Rome donne le la religieux du pays. L’Italie est donc catholique (85% des Italiens environ). L’Eglise est présente partout, dans la vie sociale, politique et économique, aussi bien que religieuse. Le concordat de 1984, conclu avec un pape non italien, a cependant relâché ses liens avec l’Etat. Son influence est grande, mais pas hégémonique : les Italiens la connaissent bien et savent la pratiquer. Le judaïsme italien est ancien, c’est même à travers lui que le christianisme est arrivé ; il partage avec l’Eglise une longue histoire. Quelques communautés protestantes sont installées au nord (vallées vaudoises du Piémont). L’islam fait preuve d’un dynamisme certain.

Fête Nationale

2 juin, fête de la République (anniversaire de la proclamation de la République italienne, en 1946).

Calendrier des Fêtes

Attention ! En italien, un jour ouvrable se dit giorno feriale, alors qu’un jour férié est un giorno festivo.

  • 1er janvier : Nouvel An/Capodanno.
  • 6 janvier : Epiphanie/Epifania ; c’est aussi le jour de la Befana, une sorcière qui punit les enfants méchants et récompense les enfants gentils.
  • Fin mars ou début avril : Pâques (dimanche et lundi)/Pasquetta.
  • 25 avril : fête de la Libération/Liberazione del 1945.
  • 1er mai : fête du Travail/Festa del Lavoro.
  • 2 juin : fête nationale.
  • 15 août : Assomption de la Vierge/Ferragosto.
  • 1er novembre : Toussaint/Ognissanti.
  • 8 décembre : Immaculée Conception/Immacolata Concezione.
  • 25 décembre : Noël/Natale.
  • 26 décembre : Saint Etienne/San Stefano.

En plus de ces jours fériés, chaque ville, chaque village, fête son saint patron.

Politique

L’Italie est une république parlementaire régie par une constitution datant de 1947. Le président, élu pour un septennat par le Parlement et cinquante-huit grands électeurs, a surtout une fonction de représentation. Il désigne toutefois le premier ministre, véritable chef de l’exécutif. Le pouvoir législatif est détenu par le Parlement, composé de deux chambres : la Chambre des députés (six cent trente membres, élus pour cinq ans au suffrage universel) et le Sénat (trois cent dix membres, élus pour cinq ans au suffrage universel, plus cinq sénateurs nommés à vie par le président de la République). S’il est la source principale du droit, il ne l’est cependant pas exclusivement. La clé de voûte du pouvoir judiciaire est la Cour suprême de cassation. Quant à la Cour constitutionnelle, elle veille à la constitutionnalité des lois.

Histoire

Avant que la République romaine n’étende son hégémonie sur la péninsule, celle-ci était peuplée d’Italiotes, auxquels s’étaient adjoints des Grecs (dans le sud, à partir du VIIIe siècle), des peuples italiques venus d’Europe centrale (dont les Sabins et les Latins), des Etrusques (dans le centre) et, dans la plaine du Pô, Vénètes, Ligures et Celtes. Ce sont les Etrusques qui ont, les premiers, aménagé le site de Rome - tant pis pour Romulus et Remus ! En 509, l’aristocratie romaine renverse la monarchie étrusque. Rome est sur les rails. La République conquiert la péninsule et au-delà ; mène des guerres en Méditerranée, détruit Carthage, soumet la Grèce et l’Egypte. Tout cela est bien beau, mais le domaine n’est plus tenu et les guerres serviles agitent la botte pendant le 1er siècle avant JC. On met un triumvirat (César, Pompée et Crassus) à la tête de l’Etat. Pendant que César soumet la Gaule, Pompée se fait donner les clés de la maison. Froissé, César franchit le Rubicon et chasse de Rome son ex-collègue ; il est nommé dictateur en 44 avant JC et… assassiné, la même année. Un second triumvirat ne fonctionne pas mieux que le premier. En 27 avant JC, le Sénat fait d’Octave le premier empereur romain. La République a vécu.

Octave-Auguste règne jusqu’en 14. Le Haut-Empire (jusqu’au début du IIIe siècle) est l’une des plus brillantes périodes de l’histoire romaine. L’Empire est organisé, l’art monumental s’affirme, la littérature donne un standing nouveau au latin. Venu de l’est méditerranéen, le christianisme fait alors son apparition. Le « siècle d’or des Antonins » - IIe siècle - marque l’apogée de l’Empire. Au IIIe siècle, les choses se dégradent. Germains et Perses menacent la Pax romana. L’anarchie militaire fait tache d’huile. Aurélien (270-275) et Dioclétien (284-305) remettent un peu d’ordre. Sous le second, la persécution des chrétiens est systématique. Mais Constantin (306-337) accorde la liberté de culte (313). Rome devient le Siège apostolique. A la fin du siècle, le christianisme est fait religion d’Etat ; l’Empire est partagé. Rome demeure capitale de l’Empire d’Occident. Mais celui-ci est à bout. Les barbares déferlent sur la péninsule pendant les IVe et Ve siècles. Au VIe, l’empereur byzantin Justinien en fait une province de l’Empire d’Orient, un comble !  A la fin du siècle, les Lombards dominent le pays (à l’exception de Rome, Ravenne, et Venise). Dans ce contexte, la papauté prend du relief. Au VIIIe siècle, le pape Etienne II (752-757) conclut un accord avec le roi franc Pépin le Bref : ce dernier rétrocèdera au pape les territoires arrachés aux Lombards. C’est le principe des Etats pontificaux. Le fils de Pépin, Charlemagne, mettra fin à la domination lombarde. L’Empire renait en lui : il est couronné à Rome en 800.

Pourtant, à la mort du grand Charles, le pouvoir s’éparpille. Ce qui favorise les menées du roi de Saxe Otton 1er. Il se fait couronner empereur à Rome et fonde le Saint-Empire romain germanique (union des couronnes d’Allemagne et d’Italie). Par le biais des nominations d’évêques, les empereurs entendent impérialiser l’Eglise. Cette « querelle des investitures » se terminera en 1122 par la victoire du Saint-Siège. Pendant ce temps, les Normands s’installent dans le sud et en Sicile (royaume des Deux-Siciles). Les tensions entre le pape et l’empereur demeurent. Les communes d’Italie du nord choisissent le premier. Frédéric Barberousse marie son fils à l’héritière des Deux-Siciles, qu’il réunit à l’Empire. Sous l’empereur Frédéric II (1220-1250), le conflit est à son comble. Les communes se partagent. Le pape confie le royaume des Deux-Siciles à la France, puis la Sicile à l’Espagne. Au début du XIVe siècle, la papauté est contrainte (sous pression française) de s’exiler en Avignon, elle y restera jusqu’en 1377. Cependant, l’ERG se retire d’Italie. Si bien qu’au XVe siècle, le pays est partagé en cinq Etats principaux : les républiques de Florence et de Venise, le duché de Milan, les Etats pontificaux et le royaume de Naples. La Renaissance mêle les arts, le grand commerce, la banque et la politique. La péninsule rayonne alors sur l’Europe, à qui elle fournira, deux siècles durant, peintres, architectes, ministres, généraux… Mais la découverte de l’Amérique ouvre l’ère de l’Atlantique. Le commerce méditerranéen décline et, avec lui, la puissance italienne.

La lutte des grands Etats (Espagne, Empire, France) s’invite en Italie. Les rois français y mènent de brillantes et volatiles campagnes. L’Empereur contrôle la situation. François 1er et Charles Quint y ont de longs démêlés. A la fin du XVIe siècle, l’Espagne habsbourgeoise domine les débats. Elle mettra en musique les conclusions du concile de Trente (1545-1563), contenant le protestantisme, et la guerre de Trente Ans, hors de la botte. Le duché de Savoie s’affirme au nord. Pourtant, l’Espagne s’étiole au cours du XVIIe siècle : en 1713, l’essentiel des possessions espagnoles en Italie passe aux Habsbourg d’Autriche. Le Piémont s’installe en Sardaigne. Quelques conflits plus tard, la situation se présente ainsi autour des Etats pontificaux : à l’Autriche, le Milanais et la Toscane ; Parme et les Deux-Siciles, aux Bourbons d’Espagne ; Gênes et Modène, sous protectorat français ; royaume de Piémont-Sardaigne. De 1796 à 1814, Napoléon Bonaparte balaie les uns et les autres, défait les anciennes institutions, crée des républiques, puis un royaume, où il installe les membres de sa famille. L’unité administrative et juridique est ébauchée. Le sentiment national italien se fait jour sous les ors et les ombres de l’empereur des Français. A sa chute, revoilà les Autrichiens dans le nord et le centre, et les Bourbons à Naples et Parme. Restent indépendants, la république de Gênes et le royaume de Piémont-Sardaigne, qui s’apprête à porter le Risorgimento (la renaissance nationale).

Celui-ci aboutira en 1870, avec la réunion de Rome, proclamée capitale, au nouveau royaume. Au cours du siècle, les sociétés secrètes (Carbonari, par exemple), les rois de Piémont-Sardaigne (Charles-Albert 1er et Victor-Emmanuel II), Cavour (1810-1861) et Garibaldi (1807-1882), ont mené le combat, contre l’Autriche d’abord, puis contre les Bourbons (Garibaldi, expédition des Mille) et contre les Etats pontificaux (Garibaldi, encore). Le Piémont-Sardaigne agrège petit à petit les composantes du royaume à venir (proclamé le 17 septembre 1861). La France, moyennant Nice et la Savoie, aura soutenu le processus (à la réserve toutefois des Etats pontificaux, qu’elle abandonnera contrainte et forcée). Le pape se déclare « prisonnier au Vatican ». Le royaume est immédiatement confronté aux difficultés économiques, à la paupérisation du sud et à une émigration massive vers l’Amérique. L’aventure coloniale est un échec. Le début du XXe siècle voit l’économie repartir, mais se multiplier des conflits sociaux. Pendant la 1ère Guerre mondiale, l’Italie se range aux côtés de la France et de l’Angleterre : 700 000 morts, un pays dévasté, des frustrations territoriales. L’économie peine à redémarrer. Dans ce pays déboussolé, Benito Mussolini (1883-1945) a le sens du geste politique. Il crée le Parti national fasciste en 1921 et, l’année suivante, marche sur Rome à la tête de ses « chemises noires ». Le roi le nomme chef du gouvernement. En quatre ans, il instaure un pouvoir sans partage et devient le Duce (le « Guide »). Volontarisme, embrigadement, bluff et protectionnisme donnent quelque lustre à l’Italie fasciste. Les accords de Latran (1929) reconnaissent l’indépendance du Vatican. L’invasion de l’Ethiopie, en 1936, provoque la réprobation internationale. L’Italie resserre ses liens avec l’Allemagne nazie (pacte d’Acier, 1939). Mussolini entre en guerre dans le sillage d’Hitler. La fortune des armes est contraire. Le régime se délite. En 1943, les Alliés débarquent en Sicile. Chute de Mussolini, qui fonde la petite république de Salo, au bord du lac de Garde. L’Italie reprend la guerre, contre l’Allemagne. En 1945, le Duce, en fuite, est arrêté et exécuté.

Le 2 juin 1946, la république est proclamée. La démocratie chrétienne est aux manettes pour de longues années (et sous la pression constante d’un parti communiste puissant). Les autorités sauront tirer parti des opportunités institutionnelles (OTAN, 1949 ; Communauté européenne du Charbon et de l’Acier, 1951, puis CEE, 1957, et UE, 1992 ; ONU, 1955) et économiques (plan Marshall). Le pays connait un véritable boom économique et culturel dans les années 50-60. Il rejoint le club des puissances. Par contre, le déséquilibre nord-sud demeure profond. Les années 70 sont marquées par la crise économique consécutive au choc pétrolier de 73 et par la violence politique (Brigate Rosse). Ce sont les « années de plomb ». Les démocrates-chrétiens tentent alors un rapprochement original avec le parti communiste (le « compromis historique » de 1976) ; l’expérience tourne court. Après un intermède socialiste au début des années 80, la démocratie chrétienne reprend la main. Socialistes et DC tiennent le cap de la croissance. Mais, au début de la décennie suivante, les grandes formations politiques traditionnelles sont à bout de souffle. Les enquêtes sur les liens du monde politique avec la Mafia ont éclaboussé de nombreuses personnalités. Aux élections de 1992, émergent de nouvelles formations, populistes et régionalistes, comme la Ligue du Nord ou les néo-fascistes. Pourtant la gauche parvient au pouvoir (1996) et, selon des coalitions à géométrie variable, va présider à l’entrée dans la zone euro. Cela n’empêche pas la montée en puissance d’une coalition de droite, entrainée par Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi (né en 1936). Celui-ci est nommé président du Conseil en 2001.     

Célébrités italiennes

L’Italie a été le berceau de tant de personnages importants dans tous les domaines qu’il est impossible de les citer tous et injuste de n’en distinguer que quelques-uns.

En effet, en littérature, faut-il préférer Dante Alighieri, Boccace, Pétrarque, Nicolas Machiavel, Carlo Goldoni, Giacomo Leopardi, Gabriele D’Annunzio, Curzio Malaparte, Italo Svevo, Luigi Pirandello, Elsa Morante, Cesare Pavese, Alberto Moravia, Giuseppe Ungaretti, Italo Calvino, Dino Buzzati, Umberto Eco ou Dario Fo (prix Nobel de Littérature en 1997) ?

En musique, le choix n’est pas moins vaste : Claudio Monteverdi, Alessandro Scarlatti, Antonio Vivaldi, Tomaso Albinoni, Jean-Baptiste Pergolèse, Niccolo Paganini, Gioacchino Rossini, Vincenzo Bellini, Gaetano Donizetti, Giuseppe Verdi, Giacomo Puccini, Eugenia Calosso, Luigi Nono, Ennio Morricone. Pour les compositeurs. N’oublions pas les interprètes : chefs d’orchestre, comme Arturo Toscanini, Bruno Maderna, Riccardo Muti, Claudio Abbado ou Carlo Maria Giulini ; solistes, comme Maurizio Pollini ou Arturo Benedetti Michelangeli ; artistes lyriques, comme Enrico Caruso, Renata Tebaldi ou Luciano Pavarotti. Et aussi Adriano Celentano, Paolo Conte, Al Bano et Romina Power, Vinicio Capossela, etc.

Parmi les peintres et les sculpteurs, qui choisir entre Giotto, Donatello, Fra Angelico, Sandro Botticelli, Piero della Francesca, Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël, Titien, Le Tintoret, Véronèse, Le Caravage, Le Bernin, Giovanni Batista Tiepolo, Antonio Canova, Amedeo Modigliani, Giorgio De Chirico, Lucio Fontana ou Mario Merz ?

Et pour le cinéma, qu’il s’agisse de réalisateurs ou d’acteurs, comment isoler un nom parmi ceux de Roberto Rossellini, Vittorio De Sica, Federico Fellini, Luchino Visconti, Pier Paolo Pasolini, les frères Taviani, Mario Bava, Ettore Scola, Marco Ferreri, Roberto Benigni, Nanni Moretti, Rudolf Valentino, Toto, Vittorio Gassmann, Gina Lollobrigida, Sophia Loren, Monica Vitti, Laura Antonelli, Anna Magnani, Giulietta Masina, Marcello Mastroianni, Alberto Sordi, Ugo Tognazzi et tant d’autres ?

²Ces domaines artistiques ne sont pas les seuls où l’Italie se soit distinguée. On rappellera, sans prétendre bien sûr à l’exhaustivité, Jules César, François d’Assise, Marco Polo, Thomas d’Aquin, Christophe Colomb, Galilée, Catherine de Médicis, le pape Paul III parmi d’autres, Casanova, Enzo Ferrari, la famille Agnelli, Fausto Coppi, Maria Montessori, Rita Levi-Montalcini, Antonio Gramsci, Silvio Berlusconi, Romano Prodi, Marco Materazzi, Giorgio Armani, Gianni Versace, Alessandro Benetton…

Savoir-vivre

Le pourboire est à l’appréciation des clients. Pour toute personne intervenant dans le cadre des prestations achetées par notre intermédiaire, il ne se substitue jamais à un salaire. Néanmoins, il est d’usage un peu partout dans le monde de verser un pourboire lorsqu’on a été satisfait du service.

Pour les chauffeurs, nous vous conseillons, au minimum, l’équivalent de 2 euros [?] par jour et par personne. Le double pour les guides.

En ce qui concerne le personnel local - serveurs, porteurs, etc. - les usages varient. Le mieux est d’aligner votre pourboire sur le prix d’une bière, par exemple, ou d’un thé, d’un paquet de cigarettes. Il vous donne un aperçu du niveau de vie et vous permet, comme vous le faites naturellement chez vous, d’estimer un montant. Pour les chauffeurs de taxi, on arrondit le prix de la course. Dans les hôtels de standing, 1 euro par bagage au bagagiste. Au guide, on peut laisser jusqu’à 10 euros par jour et par personne.

Au restaurant, l’addition est souvent plus élevée que prévu. Cela parce que la taxe pour le pain et le couvert (pane e coperto) est encore souvent appliquée, même si supprimée. Quant au service, s’il n’est pas inclus, compter 10% du montant de l’addition.

Attention ! On veillera à être convenablement vêtu pour entrer dans un édifice religieux. Une tenue inappropriée peut entraîner un refus de visite. Certains gardiens du temple considèrent le port du short pour un homme et celui d’une robe au-dessus du genou pour une femme à la limite de la décence.

Côté art de vivre, on relèvera le rôle social que jouent les rues et les places. Dès la fin de l’après-midi, elles deviennent le lieu principal de la sociabilité, les comédies italiennes vous le diront autant que les ethnologues. C’est là que, toutes générations confondues, on discute de tout et de rien ; là que les enfants jouent (et puisqu’ils appartiennent à une vieille catholicité, ils n’hésitent pas à utiliser la porte de l’église familière pour jouer au football, au calcio) ; là que les ménagères commencent à préparer le repas du soir ; là que les hommes commentent l’actualité sportive (principalement le football, qui a donc des liens avec la religion) ; bref, c’est là que l’Italie offre au voyageur l’un de ses visages les plus vivants et les plus attachants.

Et puis, il est une tradition véritablement antique que le sud, en particulier, maintient vaillamment : il pisolino, la sieste. L’été, la ville ou le village s’endorment après le déjeuner. Les boutiques sont fermées, la circulation se fait moins frénétique. Vous vous mettez au diapason, c’est ça aussi voyager.

Cuisine

La cuisine italienne est au moins aussi variée que la française et celui qui la résumerait aux spaghettis et aux pizzas commettrait une impardonnable erreur. Cette diversité ne permet pas de parler de cuisine nationale, tant les spécialités régionales sont nombreuses. On peut dire grosso modo qu’au sud la table est logiquement méditerranéenne, alors qu’au nord elle est sous influence alpine.

Par contre, qu’il soit du nord ou du sud, un repas traditionnel est toujours composé de la même façon : antipasti/hors d’œuvres ; primi/premiers plats ; secondi/seconds plats ; contorni/garnitures ; formaggi/fromages ; frutte/fruits, ainsi qu’un vaste choix de desserts, dont les dolci/gâteaux et les gelati/glaces.

Antipasti : charcuteries, crudités, légumes marinés, poissons marinés.

Primi : large place fait aux pâtes/pasta. On note une différence entre le nord et le sud. Le premier, plus riche, est producteur et consommateur de pâtes fraîches/pasta fresca, souvent artisanales, alors que le sud propose surtout des pâtes sèches/pasta secca, industrielles. Le risotto, les minestre/soupes, la polenta ou les gnocchis comptent aussi parmi les primi.

Secondi : viande ou poisson. Précédés par les primi, ils n’ont pas l’importance de notre plat de résistance. La viande la plus commune est le veau/vitello, on trouve aussi des abats, des côtes de porc/cotoletta ou braciola, du lapin/coniglio ou du lièvre/lepre. Le poisson, généralement cher, est plus rare. Les secondi sont servis sans accompagnement, d’où la présence sur la carte des contorni.

Contorni : légumes, pommes de terre, salades…

Formaggi : cinquante variétés au bas mot.

Frutte : oranges, mais aussi figues, grenades, raisins, pommes, dattes…

Dolci : le gâteau le plus répandu est sans doute le tiramisu. A côté, beaucoup de restaurants vous proposeront la torta del nonno/gâteau maison.

Gelati : on prend les glaces soit au restaurant, soit à la gelateria/glacier. Les parfums sont innombrables. Le bacio/chocolat au lait, la fior di latte/crème de lait, la stracciatella/lait et pépites de chocolat sont particulièrement italiens.

On trouve ce type de menu dans les ristorante, les trattorie ou les osterie (celles-ci plus traditionnelles que les ristorante). Et même les restaurants gastronomiques gardent des traces de ce dispositif.

Quant aux pizzas, on les trouve dans les pizzerie.  

Street food : il semble que les tramezzini aient été mis au point à Turin, mais Venise conteste cette paternité piémontaise. Ce sont en tout cas des en-cas largement appréciés : deux tranches de pain de mie avec une garniture, poivron anchois, par exemple, ou thon, ou jambon macédoine de légume, etc. Des sandwichs, en somme ? Oui, à l’italienne. Le lampredotto florentin peut en être un autre : caillette au bouillon détaillée dans un petit pain, un régal de la cucina povera. Cornet à Rome, pour pesce fritto al cono, fruits de mer du jour frais frits. A Naples, on se régale de sfogliatelle, une pâtisserie en forme de coquillage. La pâte peut varier, le parfum aussi mais, toujours, on les mange tout juste sortis du four. Don’t forget the cannoli est une réplique célèbre du Parrain qui pourrait être un cri de ralliement palermitain, tant le tube de pâte frite plein de crème à la ricotta est emblématique de la capitale sicilienne. Pour ne donner que quelques exemples de ce qui se grignote dans la rue.

Boisson

En Italie, si l’eau du robinet est potable, on ne la consomme cependant que rarement. Au restaurant, on vous proposera systématiquement de l’eau minérale/aqua minerale en bouteille capsulée, naturale pour l’eau plate, frizzante pour l’eau gazeuse.

Le café italien est considéré, à juste titre, comme l’un des meilleurs au monde. L’espresso ordinaire est déjà plus serré que le « petit noir » français. Le ristretto est plus serré encore. Le caffè lungo, pour sa part, est allongé et ressemble au café de chez nous. Le coretto (« corrigé ») est agrémenté d’une petite liqueur. Le caffè latte est un café au lait ordinaire, alors que l’adjonction d’une goutte de lait donne le macchiato (« maculé »), qui ressemble à notre « noisette ». Enfin, le célèbre capuccino est réalisé avec de la crème et souvent saupoudré de chocolat.

Depuis une vingtaine d’années, l’Italie dispute à la France sa suprématie vinicole. Il y a là-dedans du tout-venant, mais aussi des bouteilles de grande classe. Si le sud assure plus de la moitié du volume, les vins fins sont élaborés en Italie centrale, Toscane, et septentrionale, Piémont, Vénétie, Emilie-Romagne.

Dans tous les cas, on distingue :

  • IGT (indicazione geografica typica), vins de table de terroir ;
  • DOC (denominazione di origine controllata), vins d’appellation d’origine contrôlée, qui relèvent d’un cahier des charges strict ;
  • DOCG (denominazione di origine controllata e guarantia), vins supérieurs, régis par des règles encore plus strictes que les DOC.

Une nouvelle expression de la différence nord/sud ? Après le repas, au nord, on boit un verre de grappa, un marc de raisin. Elle se boit plus ou moins jeune, plus ou moins infusée d’aromates, plus ou moins mélangée, mais dans une tulipe. La qualité des citrons de la péninsule de Sorrente et, plus largement, des régions méridionales, fait du limoncello un digestif délicieux. Cette liqueur est désormais prise dans le maelstrom de la mondialisation et se prend aussi bien en apéritif. Et dans n’importe quel verre, alors qu’il est d’usage d’utiliser de petits godets en céramique.