Capitale

Oslo.

Climat

Si le climat de la Norvège est moins dur qu’on l’imaginerait, c’est grâce au Gulf Stream, dont le passage le long des côtes a un effet modérateur (climat océanique). Dans l’est du pays, par contre, on retrouve, derrière les Alpes scandinaves, les rigueurs hivernales – jusqu’à -40° Celsius vers la frontière suédoise – et la chaleur estivale attendues sous ces latitudes (climat continental). Le sud-est est soumis à un régime de type Baltique, avec affrontement des masses d’air atlantiques et russes. L’altitude est un autre facteur de diversité météo. La variabilité est caractéristique du ciel norvégien, surtout dans le sud et les régions côtières (fjords). Il est tout à fait régulier d’avoir plusieurs temps par jour. Et les brusques chutes (ou montées) de température sont monnaie courante. Les précipitations, pluie et neige, sont abondantes. Au-delà du cercle polaire, le soleil de minuit, pendant l’été, et les aurores boréales, l’hiver, sont pour les voyageurs méridionaux des expériences spéciales. Au Svalbard, le climat est polaire.  

 

A Oslo, les températures moyennes sont de -2,3° Celsius en janvier ; 6,5° en avril ; 18° en juillet ; 6,7 en octobre. A Trondheim, elles sont respectivement de -1,1° ; 5,3° ; 15,6° ; 6,1°. A Tromso, -2,9° ; 1,2° ; 12,5° ; 3,2°. Svalbard, -14,7° ; -11,3° ; 6,7° ; -5,3°.

Géographie

SUPERFICIE : 385 203 km².

 

POINT CULMINANT : Galdhopiggen, dans le massif du Jotunheimen, Innlandet, 2 469 mètres.

 

PAYS LIMITROPHES : Suède ; Finlande ; Russie.

 

De 58° à 71° Nord, le littoral norvégien s’étend sur plus de 2500 kilomètres. Il est bordé d’îles innombrables. Destination rando renommée, les Lofoten se trouvent en mer de Norvège, au nord du cercle polaire. Quant au Svalbard, c’est un archipel de l’océan Arctique. Sur le continent, les Alpes scandinaves, longeant la côte, occupent 47% du territoire. Elles sont profondément entaillées par les fjords. Leur altitude va en déclinant du sud au nord : de près 2500 mètres dans le Jotunheimen à 400 mètres au nord-est, dans le Finnmark. Des plaines, plus ou moins planes et étendues (sud, sud-est, est), sont distribuées autour des reliefs, dans les vallées, sur les plateaux. Les fjords – vallées glaciaires envahies par la mer – sont une forme majeure du paysage norvégien. Le plus long, le Sognefjord, au nord de Bergen, s’enfonce dans les terres sur 204 kilomètres : premier européen, second mondial derrière le Scoresby Sund du Groenland. Le Geirangerfjord (15 kilomètres, une branche du Storfjord) et le Naeroyfjord (20 kilomètres, sur le Sognefjord) sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Nombreux lacs jusqu’au cercle polaire. L’axe principal du système hydrographique est le fleuve Glomma, qui prend sa source au lac Aursund, comté de Trondelag, puis coule vers le sud et se jette dans le Skagerrak à Fredrikstad. Des falaises kilométriques du Lysefjord au plateau du Finnmark, Finnmarksvidda, la Norvège offre un spectacle naturel d’une grande variété.

Faune et flore

La Norvège a conservé un couvert forestier étendu. En zone boréale, il est constitué d’épicéas (44%), de pins (31%) et de feuillus (25% : bouleau, sorbier, aulne, peuplier). Chêne, tilleul, orme, érable sont plus méridionaux. Circonscrivant tout cela, graminées, carex, mousses et lichens, bouleaux et saules arctiques, bruyères, myrtilliers, céraiste des fontaines, pavot arctique, plaquebière signent la toundra. Latitude, altitude, influence maritime ou pas expliquent la variété des milieux.

 

Pour la faune aquatique (et afin de ne pas dérouler de trop longues listes), nous laissons les étals des poissonniers renseigner les voyageurs sur le comestible. Les mammifères marins, qu’on n’associe plus à celui-ci, sont nombreux à fréquenter les eaux territoriales : baleines franche et à bosse, rorquals en tous genres, dauphins, globicéphale noir, grand cachalot, narval, etc. Barbu, à capuchon, gris, annelé sont des phoques. Le morse se rencontre au Svalbard. Le sanglier, le cerf, le chevreuil ou l’ours brun ne distinguent pas particulièrement la faune norvégienne ; par contre, l’élan, le lièvre variable, le lynx boréal, le renard polaire ou le glouton, si. Le loup qui, comme partout, trouve malaisément sa place (ou peut-être, au contraire, un peu trop bien), est résiduel. Et les oiseaux battent des ailes en pagaille. Une brève énumération cherchera à en donner l’idée : fou de Bassan ; cormorans ; guillemot à miroir, de Troïl, de Brünnich ; pygargue à queue blanche ; pingouins divers ; macareux moine ; faucon pèlerin ; mouette tridactyle ; eider de Steller, à tête grise, à duvet ; mésange lapone ; pipit à gorge rouge ; chouette cendrée ; bec-croisé des sapins ; bruant des neiges ; bécasseau violet ; etc. ; etc.

 

Le renne et le saumon ont un statut spécial en Norvège. Le premier est un cervidé rustique, bien adapté aux conditions polaires, qui migre et remigre pour se nourrir. Il est l’apanage des Sames, lesquels en sont les éleveurs exclusifs. L’importance de l’animal va bien au-delà des protéines : le renne est une véritable culture et demeure un marqueur fort pour tout le Sapmi. Ceux-mêmes qui n’ont plus de contact direct avec le pastoralisme s’y réfèrent. Les Sames ont aussi eu affaire au saumon atlantique, mais celui-ci leur a échappé pour devenir l’un des piliers de l’agroalimentaire norvégien. On le trouve autour du monde sous toutes les formes, des tranche fumée / feuille cellophane / tranche fumée au sashimi, en passant par les pavés-portions. L’élevage industriel est critiqué, et se défend. Les enjeux sont de tous ordres. Néanmoins, les Norvégiens ont fait du saumon une espèce de bœuf de mer. Bien entendu, tout n’est pas industrie et on trouve toujours de succulents Salmo salar par la filière traditionnelle. La menace venant maintenant d’une espèce invasive : le saumon à bosse du Pacifique.

 

C’est la Direction norvégienne pour la gestion de la nature qui a en charge la gestion et le développement des parcs nationaux. 47 aujourd’hui : 40 sur le continent et 7 sur le Svalbard. Nordvest-Spitsbergen et Sor-Spitsbergen sont parmi les sept. On peut y observer (entre autres) des morses, le renne du Svalbard, le renard bleu, la bernache cravant, la mouette tridactyle. Le premier détient les sources chaudes les plus septentrionales du monde ; le second est le plus vaste d’Europe. Et quelques exemples continentaux. Varangerhalvoya se trouve dans le Finnmark, à l’extrême nord-est du pays. Toundra surtout, quelques-unes des forêts de feuillus northernmost, le pavot polaire, le renne, le harelde boréal ou le hibou des marais. Dans le centre pincé du pays, Borgefjell présente pics, bosses et vallées profondes. Le granit lui donne un air mélancolique. Domaine sauvage où les sentiers sont rares, c’est un sanctuaire du renard arctique. Le lagopède des saules, le harfang des neiges, la buse pattue s’y rencontrent. Plus au sud, sur l’axe Oslo / Trondheim, le parc Dovrefjell-Sunndalsfjella se distingue par de beaux secteurs de tourbière et une population de boeufs musqués croissante. Ici, les sentiers de randonnée courent en tous sens. Enfin, Hardangervidda, partie centrale du plateau éponyme, combine conservation et attrait touristique. Facile d’accès, il est très visité. Ce dont l’un des plus grand troupeau de rennes sauvages du pays n’a cure.

Situation environnementale

On pourrait insinuer que la Norvège est le Dr Jekyll and Mr Hyde de la situation environnementale. Elle est surtout le reflet des contradictions du mode de développement industriel et d’une période de transition. Géographie, faible population et moyens importants lui ont permis d’engager des programmes qui la situeraient dans le peloton de tête des pays en conversion green : électricité hydraulique, extension du parc automobile électrique, gestion efficace des déchets, etc., jusqu’à une politique générale de développement intégrant questions climatiques et environnementales, et certains aspects de la gestion du Fonds souverain norvégien destiné à valoriser à long terme la manne pétrolière et gazière. N’était que les hydrocarbures précisément sont la principale source de financement de tout cela et que le royaume en est le premier exportateur ouest-européen. Un champion du forage en mer de Barents, en attendant l’exploitation des ressources minières sous-marines (accords politiques de janvier 2024 pour une phase de prospection). La remise en route de l’extraction charbonnière dans le nord peut bien avoir une raison d’occupation du territoire plus qu’industrielle, elle n’en est pas moins une décision curieuse. Une certaine désinvolture règne encore dans la gestion de l’eau douce. Nonobstant, la prise de conscience de l’opinion publique est réelle.

Economie et tourisme

La Norvège dispose de cuivre, de pyrite, de nickel, de fer ou de plomb. Elle est surtout riche de pétrole et de gaz. Le Fonds souverain norvégien, Government Pension Fund, qui gère une partie des revenus tirés de ces hydrocarbures, fait du gouvernement le premier investisseur institutionnel mondial en actions. Le PIB du pays par habitant est fastueux. Après 2020, le renchérissement du gaz et du pétrole a porté une reprise économique tambour battant. A cela, il faut ajouter la pêche et un secteur piscicole ultra performants : la Norvège est le premier exportateur mondial de poisson. Autre activité historique et toujours dans le coup, le bois. Enfin, cadeau de la géographie : l’énergie hydraulique. Ainsi nantis, les Norvégiens se donnent encore la peine de produire du lait, de la viande et des œufs, du blé, des oléagineux, des fruits et légumes, de la laine. Avec de tels atouts, les secteurs financier, recherche, ingénierie sont en plein boum et permettent au pays d’être un acteur économique de premier plan en Europe (qui absorbe près de 70% de ses exportations) et dans le monde. A terme, le vieillissement de la population pourrait néanmoins jouer contre cette belle mécanique.

 

Le tourisme est un des secteurs dynamiques de l’économie norvégienne. Il est d’abord porté par le marché intérieur (70% des voyageurs sont Norvégiens), mais la part des visiteurs étrangers augmente. Effet, certes, des qualités intrinsèques du pays, mais aussi de l’activité promotionnelle et coordinatrice de l’agence publique Innovation Norway. Pour améliorer l’accessibilité des sites d’intérêt, d’importants efforts d’infrastructure ont été consentis. Les initiatives régionales étant efficacement relayées au niveau national. Néanmoins, les acteurs du secteur sont conscients que le naturel est leur atout n° 1. Et qu’il leur faut agir à cet égard avec discernement. Les objectifs environnementaux du pays contribuent à encadrer les pratiques.

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