Culture en Arabie saoudite : langues, religions, cuisine - Voyageurs du Monde

Hommes Arabie saoudite

Population

38 720 578, en 2024.

Langue officielle

Arabe classique.

Langues parlées

L’arabe classique a donc un caractère officiel et sert de langue écrite. Les Saoudiens parlent les formes de l’arabe traditionnel (et leurs variétés dialectales) : hijazi à l’ouest (35% de locuteurs), du Golfe à l’est (2%) et najdi un peu partout ailleurs (47%). L’importante population immigrée utilise l’hindi, l’ourdou, le filipino, le somali, etc. On estime que 15% des Saoudiens pratiquent l’anglais. Dans le nord-est du pays, le farsi soutient les échanges régionaux.

Peuples

En simplifiant, la population de l’Arabie saoudite est composée de 70% d’Arabes, péninsulaires mais pas que, et de 30% d’immigrants non arabes, dont les principaux en nombre sont indiens, philippins, somalis, africains de la zone swahilie. Les Bédouins, même si leur mode de vie nomade a été profondément mis en question par le XXe siècle, restent pour les Saoudiens un peuple référence.

Religions

L’islam sunnite hanbalite est religion d’État. Le mouvement fondamentaliste wahhabite, dont l’essor depuis le XVIIIe siècle a été solidaire de celui des Saoud, est toujours influent, même si la monarchie entend le garder sous contrôle. Quoi qu’il en soit, terre sacrée où sont des lieux saints aussi fondamentaux que Médine et La Mecque, terme du hadj pour tous les musulmans du monde, l’Arabie saoudite a un statut religieux très particulier. 98% environ des Saoudiens sont sunnites. De 200 à 300 000 chiites vivent dans le pays. Les autres religions, notamment hindoue et catholique, dont l’expression ne saurait être qu’absolument privée et discrète, sont le fait des immigrants.

Fête nationale

23 septembre : commémoration de la création de l’Arabie saoudite par Ibn Saoud en 1932.

Calendrier des fêtes

22 février : jour de la Fondation.

 
11 mars : jour du drapeau.

 
23 septembre : fête nationale.

 
Les dates des fêtes musulmanes sont mobiles rapportées au calendrier grégorien. Ainsi aussi le ramadan ou le hadj (entre le 8 et le 13 du 12e mois lunaire).

Politique

L’Arabie saoudite est une monarchie, dont la loi fondamentale est le Coran et la charia le principe de gouvernement. Après Ibn Saoud, le fondateur de l’État en 1932, ce sont ses fils qui ont régné successivement. Désormais, l’accession au trône est normalement entre les mains d’un conseil d’allégeance. Le roi, qui est aussi chef du gouvernement, nomme les ministres pour une période de quatre ans. Les limites qui se posent au pouvoir royal sont essentiellement la charia (dont les oulémas sont, en quelque sorte, les porte-parole), la coutume et les consensus à maintenir au sein de la famille régnante. Le roi nomme également, pour un mandat de quatre ans, les membres de l’assemblée consultative : 150 membres, dont 20% de femmes depuis 2013. Il n’y a d’élection qu’au niveau municipal ; le droit de vote a été accordé aux femmes en 2011. Partis politiques et syndicats sont interdits.

Histoire

Le royaume d’Arabie saoudite est d’institution récente. Ibn Saoud l’établissant en 1932. Cette création a bien sûr une histoire, sertie dans celle de la péninsule Arabique. Au XVIIIe siècle, un cheikh du Nejd, Mohammed ibn Saoud – le père fondateur de la dynastie – noue une alliance stratégique avec un réformateur musulman, Mohammed ibn Abdelwahhab. La légitimité des Saoud en Arabie se réclame encore actuellement de cette convergence politico-religieuse. Au début du XIXe siècle, trois générations de Saoud ont conquis Riyad, La Mecque et Médine, tout le Hedjaz. Le wahhabisme a montré son dynamisme. Cependant, il se heurte à un empire Ottoman peu désireux de voir cette région clé pour l’islam lui échapper. La Porte fait donner Méhémet Ali, wali d’Egypte et, en 1818, la rébellion semble matée. Le sultan Mahmoud II exécute Abdallah ben Saoud ben Abdelaziz – arrière-petit-fils de Mohammed ibn Saoud – dans des conditions humiliantes. 
 
Turki ben Abdallah Al Saoud, un petit-fils du fondateur, échappe néanmoins à la capture et parvient à reprendre pied à Riyad. Il lève l’étendard de la révolte en 1821 et recouvre une bonne partie des possessions des Saoud. Excepté le Hedjaz et l’émirat de Haïl, contrôlé par les Al Rachid. Dans les années 1870, les querelles internes au clan Saoud permettent aux Al Rachid, poussés par les Ottomans, de prendre la main. En 1887, ils sont à Riyad et quatre ans plus tard mettent fin au deuxième État saoudien. Abderrahmane ben Fayçal Al Saoud, dernier émir et père du futur fondateur de l’Arabie saoudite moderne, est contraint à l’exil. En 1895, il est au Koweït avec les siens. Abdelaziz ben Abderrahmane notamment. La politique étant ce qu’elle est, les Al Rachid en prennent à leur aise avec le sultan. Ce qui indispose ce dernier. Lequel est sans doute pour quelque chose dans les opérations menées contre eux par les Saoud à partir du Koweït. Toujours est-il que le jeune Abdelaziz s’empare de Riyad en janvier 1902. 
 
Les rênes du pouvoir lui sont confiées. Il entreprend rapidement une reconquête de la péninsule, dont les ikhwan – milices religieuses bédouines – sont le fer de lance, et sa réorganisation en colonies agricoles. Pendant la 1ère Guerre mondiale, celui qu’on appelle désormais Ibn Saoud mène une politique louvoyante entre Britanniques (et donc l’Entente), Ottomans (et donc les Empires centraux) et intérêts locaux. Le traité de Darin signé en 1915 avec les Britanniques garantit leurs possessions du Golfe de toute attaque de sa part. Il ne participe pas à la Révolte arabe de 1916-1918, menée par le chérif hachémite de La Mecque Hussein ben Ali. C’est ici que prend place la geste de Thomas Edward Lawrence et Edouard Brémond. Au terme de ces opérations, l’empire Ottoman est chassé d’Arabie et du Levant. Et à l’issue de la guerre, les promesses d’indépendance faites aux Arabes sont violées. 
 
Durant le conflit mondial, Ibn Saoud s’est employé à brider les velléités de puissance des Al Rachid, ralliés aux Britanniques, et des Hachémites. Après la guerre, les opérations prennent un tournant décisif. En 1921, l’émirat de Haïl est annexé. Fin de partie pour les Al Rachid. En 1924 et 1925, La Mecque, Médine et Djeddah tombent. Exit les Hachémites. Et le traité de Hadda avec les Britanniques – nouveaux protecteurs de Palestine, Jordanie et Irak – esquisse une frontière au nord avec la Transjordanie sortie de l’accord Sykes-Picot. L’Asir, le Jizan et le Najran sont réunis en 1926. Cette année-là, Abdelaziz est roi du Nejd, du Hedjaz et de leurs satellites. Par le traité de Djeddah, Saoudiens et Britanniques gèlent la situation. Reste pour Ibn Saoud à en finir avec les moyens obsolètes : les ikhwan sont anéantis en 1929. 
 
Par la réunion en 1932 du Nejd et du Hedjaz, Ibn Saoud crée l’Arabie saoudite. La découverte du pétrole en 1938 va donner au nouveau royaume des moyens inattendus et un standing international. L’extraction par des sociétés américaines atteint un niveau appréciable dès 1941. L’US Navy notamment bénéficie de cette source d’approvisionnement stratégique pendant la 2nde Guerre mondiale. Ensuite, l’alliance américano-saoudienne est un élément structurel de la Guerre froide. Ibn Saoud engage la modernisation technique de son pays. La vie des Saoudiens demeurant sévèrement encadrée par l’islam wahhabite. Ibn Saoud meurt en 1953. Ses fils vont lui succéder successivement. Et plus ou moins harmonieusement. À partir de 1958, l’austère Fayçal entreprend de redresser des finances mises à mal par une élite plutôt cigale que fourmi. Dans les remous que provoque l’affrontement entre les blocs, l’Arabie saoudite soutient invariablement les monarchies arabes. 
 
Membre fondateur de la Ligue arabe, le pays accompagne le combat contre Israël, second allié structurel des États-Unis dans le secteur. Il en résulte une contradiction dont l’administration US cherche à émousser le tranchant. En 1973, les rétorsions saoudiennes contre les soutiens de l’État hébreux – guerre du Kippour – entrent dans le cocktail qui provoque le premier choc pétrolier. En 1976, le royaume est devenu leader mondial de la production pétrolière. Poids lourd de l’Opep, forcément. L’augmentation considérable de ses recettes au début des années 80 fait de l’Arabie saoudite le bailleur de fonds n° 1 du monde sunnite. Une politique s’appuie sur ces moyens, qui joue sur la ligne ténue mais réelle passant entre islamique et islamiste. La modernisation technologique progresse. Les conservateurs s’en inquiètent. L’année 1990 est celle de l’invasion du Koweït par l’Irak. L’installation de troupes américaines sur le sol-même de l’Arabie exacerbe les tensions internes. L’allié encombre. La monarchie saoudienne reste sous tutelle, malgré sa puissance financière. La participation de Saoudiens aux attentats du 11 septembre 2001 est un symptôme inquiétant de schizophrénie nationale. La seconde guerre du Golfe n’arrange rien. À ce que les printemps arabes provoquent dans le pays, les Saoud répondent par de l’argent. 
 
La suite relève de l’actualité d’un monde instable, qui apporte maints éléments nouveaux. Et dans lequel l’Arabie saoudite cherche sa place.

Personnalités

Mahomet, 570-632. Bien entendu, il ne s’agit pas ici de relater l’existence – ni d’évaluer l’importance, considérable – du fondateur de l’Islam. Seulement d’indiquer que sa vie entre La Mecque et Médine, sa sépulture dans la mosquée du Prophète font de l’Arabie saoudite un pays tout à fait particulier et sacré. On ne peut, si l’on veut comprendre la place que le royaume occupe dans le monde, faire abstraction de cette donnée majeure. Pour les musulmans, mais aussi pour les autres. 
  
Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud, 1906-1975. Le troisième fils d’Ibn Saoud est investi très jeune de responsabilités diplomatiques. Ainsi, en 1919, il représente son père aux négociations qui donneront le traité de Versailles. Roi d’Arabie saoudite de 1964 à 1975, il conduit la transformation d’un pays aux structures tribales en État centralisé moderne. Il trace également les grandes lignes d’une politique extérieure que ses successeurs nuanceront sans la mettre en question. Une vie entièrement politique à laquelle les balles d’un neveu mettent un terme brutal. 
 
Wilfred Thesiger, 1910-2003. La vie de Thesiger fut une magnifique aventure à la rencontre des civilisations traditionnelles. Et il aurait droit à une notice pour plusieurs pays. Ce sont cinq années d’explorations du Rub al-Khali qui le qualifient ici. Ces longues méharées en compagnie de chameliers bédouins ont été racontées dans ce qui est peut-être son maître-livre : Arabian Sands, 1959. L’empathie pour les hommes et l’épreuve des lieux, dont il témoigne, en font un document exceptionnel.   

Manal Al Dowayan, née en 1973. Il y a des endroits où le radicalisme ne mange pas de pain ; il y en a d’autres où des requêtes seulement raisonnables réclament un engagement pas toc. C’est cette dernière situation qu’illustrent les photographies et les installations de l’artiste Manal Al Dowayan. Persévérante, incisive, reconnue, son œuvre ne laisse pas la société saoudienne ronronner dans ses expectatives : certains discours ont dégagé des perspectives, dans lesquelles les femmes doivent entrer avec détermination.  
 
Madawi al-Rasheed, née en 1962. Professeure d’anthropologie sociale au King’s College de Londres, Madawi al-Rasheed descend des Al Rachid du Haïl. Études supérieures à l’American University de Beyrouth et à Cambridge. En délicatesse chronique avec les autorités saoudiennes, ses travaux portent sur les liens qui unissent religion et politique dans son ancien pays. Autant dire sur le carburateur du pouvoir. Elle a acquis dans ce domaine une audience internationale. 
 
Mohammed Ashi, né en 1980. Formation à l’Esmod de Beyrouth, puis passage chez Givenchy et Elie Saab. Le Saoudien fonde Ashi Studio en 2007. En 2023, il est invité à la Haute Couture Week. Paris plébiscite un style qui sait être minimaliste et baroque, sophistiqué, dont le glamour n’efface jamais la ligne fondamentale. Les clientes de prestige enfoncent le clou, de Beyoncé à la princesse Iman de Jordanie. L’Arabie saoudite tient là un premier grand couturier. Ce qui dénote un élargissement notable de son domaine d’intervention.

Savoir-vivre

Le pourboire est à l’appréciation des clients. Pour toute personne intervenant dans le cadre des prestations achetées par notre intermédiaire, il ne se substitue jamais au salaire. Néanmoins, il est d’usage un peu partout dans le monde de verser un pourboire lorsqu’on a été satisfait du service. En Arabie Saoudite cependant, les choses se présentent de façon un peu particulière. Si vous avez affaire à un Saoudien – ce peut être un guide ou un chauffeur – il est malséant de lui proposer de l’argent. Culture et niveau de vie rendent cette pratique hors de propos. En revanche, pour le personnel immigré, elle est tout à fait dans l’ordre des choses. Le mieux étant peut-être d’aligner votre pourboire sur le prix d’un soda, par exemple, ou d’un thé, d’un paquet de cigarettes. Il vous donne un aperçu du niveau de vie et vous permet, comme vous le faites naturellement chez vous, d’estimer un montant. Pour les chauffeurs de taxi, on arrondit le prix de la course. Dans les hôtels de standing, 1 équivalent euro par bagage au bagagiste. 
 
L’islam et le respect dû à tout hôte commandent. On n’emportera donc ni alcool ni cochon (et on perdrait son temps à en chercher en Arabie saoudite). Pas plus de littérature non conforme. Pour les visiteurs, pantalon et chemise?; pour les visiteuses, vêtements amples et couvrants – le foulard couvrant la tête n’est indispensable qu’à Médine. Des températures élevées ne sont pas un prétexte valable pour se découvrir. On s’abstient aussi de tout signe d’appartenance à une autre religion que l’islam. La Mecque et la mosquée du Prophète à Médine sont interdites aux non musulmans. Pendant le mois de ramadan, respect des abstinences, au moins en public. Pendant la durée du voyage, on adopte dans tous les domaines un comportement respectueux des mœurs du pays d’accueil. Il n’est pas conforme aux prescriptions religieuses de photographier des personnes.

Cuisine

Sans être à proprement parler un pays de cocagne, l’Arabie saoudite offre une variété parfois surprenante d’ingrédients. Le commerce international y a sa part, mais l’agriculture nationale y met du sien : fruits, légumes, viandes, poissons. Bien sûr, la prohibition musulmane du cochon s’applique. Le plat national saoudien est sans doute la kabsa, préparation de riz, mouton ou poulet, fruits secs, épices. Le riz est d’ailleurs une base très fréquente, qui reçoit beaucoup de garnitures. L’élevage bédouin (chèvres, moutons, dromadaires) a laissé une trace sur la table. Par ailleurs, les grandes traditions culinaires étrangères sont bien représentées dans les centres urbains.  

Street food : fallafels et shawarma ont trouvé leur place dans le pain quotidien des Saoudiens. Cependant le murtabak, galette fourrée de diverses façons, est particulièrement apprécié (et appréciable).

Boissons

L’interdiction de l’alcool n’est pas un vain mot. On opte donc pour les eaux minérales ou les sodas. Le lait est fréquent, éventuellement fermenté. Les jus de fruit peuvent être délicieux. Et puis, thé et café. Ce dernier, souvent à la cardamome, est une marque d’hospitalité autant qu’un tonique.  

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